L'émissaire des Nations unies au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, va tenter de relancer les efforts de paix pour mettre fin au conflit dans ce pays, lors d'un déplacement prévu dimanche à Ryadh et à Koweït, sur fond d'"optimisme" quant à la possibilité d'instaurer un nouveau cessez-le-feu, après l'échec d'une énième trêve la semaine dernière. Le Yémen est en proie à un conflit armé depuis 20 mois entre les autorités en place et le mouvement armé dit Houthis qui contrôle Sanaa depuis l'été 2014. Plusieurs tentatives d'instaurer un cessez-le-feu permanent ont été vouées à l'échec. La dernière trêve en date, négociée par l'ONU, s'est très vite effondrée lundi dernier après de nouveaux combats ayant fait au moins 41 morts à travers le pays. Il s'agissait de la septième tentative d'instaurer un cessez-le-feu dans ce conflit. Après l'échec de cette trêve, l'émissaire onusien a réaffirmé dimanche sa détermination à relancer les efforts de paix. "Je me rends (dimanche) à Ryadh et à Koweït pour préparer un nouveau round" de négociations de paix, a déclaré samedi le médiateur onusien à l'issue d'une visite au sultanat d'Oman où il a discuté avec des représentants des Houthis. Le Koweït a accueilli le dernier round des pourparlers de paix, qui s'est achevé début août sans résultats. La possibilité d'instaurer un nouveau cessez-le-feu évoquée Cité par l'agence de presse omanaise ONA, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a précisé avoir eu à Mascate une série de trois entretiens avec des représentants des Houthis, appelés aussi "Ansarullah" et de leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Il a affirmé avoir senti chez ses interlocuteurs "beaucoup de sérieux", se disant "optimiste sur la possibilité" d'instaurer un nouveau cessez-le-feu. D'après l'émissaire de l'ONU, le secrétaire d'Etat américain John Kerry "continue de croire qu'il existe une occasion historique" de mettre fin au conflit yéménite. Il s'est dit prêt à se "rendre s'il le faut à Aden pour rencontrer le président" Abd Rabbo Mansour Hadi qui est soutenu par une coalition arabe menée par Ryadh. Le chef de l'Etat à Aden pour la 1ère fois en un an Le nouvelle tentative de l'émissaire yéménite de relancer le processus de paix au Yémen intervient au lendemain du retour à Aden du président Hadi, qui avait fui cette ville du sud du pays pour Ryadh en mars 2015 au moment où les Houthis menaçaient directement la ville, ce qui avait entraîné l'intervention d'une coalition militaire sous commandement saoudien contre le mouvement armé. Les forces progouvernementales, aidées par la coalition, avaient finalement évincé les Houthis et leurs alliés d'Aden et de quatre autres provinces du sud au cours de l'été 2015. C'est la première fois que le chef de l'Etat revient au Yémen depuis un an. Sa visite intervient deux mois après l'arrivée à Aden, déclarée par le gouvernement "capitale provisoire" du pays, du Premier ministre Ahmed ben Dagher et de sept ministres en vue de rendre le gouvernement opérationnel au Yémen même. Selon l'agence de presse yéménite Saba, au cours de sa visite de trois jours à Aden, le président Hadi va s'enquérir de la situation dans cette ville et dans d'autres provinces libérées des Houthis et de leurs alliés. D'après les chiffres de l'ONU, le conflit au Yémen a fait plus de 7.000 morts et près de 37.000 blessés, depuis mars 2015.