Le Maroc a empêché en 2016 les missions onusiennes de surveillance des droits de l'Homme de se rendre dans les territoires sahraouis occupés, a indiqué mardi l'ONU, s'inquiétant de la persistance de la torture et des traitements inhumains dégradants infligés aux sahraouis. Dans son rapport préliminaire sur le Sahara Occidental, dont une copie a été rendue publique mardi par la presse américaine à New York, le SG de l'ONU, Antonio Guterres, a indiqué que durant la période couverte par le dit rapport le Haut commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) n'a pas pu dépêcher une mission de monitoring dans les territoires sahraouis. Le gouvernement marocain a maintenu en 2016 son refus opposé à la visite d'une mission de suivi du rapporteur spécial de l'ONU sur la torture sous prétexte qu'elle a été annulée après avoir été programmée initialement pour avril 2015. La dernière mission du HCDH à Dakhla et Laayoune remonte au mois d'avril 2015. Le HCDH devait, alors, mener une deuxième mission de suivi juste après la formation d'un nouveau gouvernement au Maroc. Devant ce blocage imposé au travail du HCDH, l'ONU a recouru aux rapports transmis entre autres, par le Front Polisario et les ONG internationales pour évaluer la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés. Le comité onusien des droits de l'homme a exprimé à ce propos son inquiétude face aux rapports continuels de torture, des actes perpétrés par des agents du gouvernement marocain, a relevé le SG de l'ONU. Jusqu'au 27 février 2017, les autorités marocaines n'ont pas mis en place des mécanismes de prévention permettant l'inspection des lieux de détention tel que prévu par le protocole facultatif se rapportant à la convention contre la torture, a noté ce rapport préliminaire qui va faire prochainement l'objet d'intenses négociations au Conseil de sécurité. Les Sahraouis continuent de subir une discrimination dans l'exercice de leurs droits économiques, culturels et sociaux, a noté Guterres en rappelant à cet égard les observations du comité des Nations Unies des droits de l'Homme sur l'échec des Nations unis à mettre en place les mesures nécessaires permettant la consultation des Sahraouis sur l'exploitation de leurs ressources naturelles. Par ailleurs, le chef de l'ONU a considéré que "la capacité de rendre les fonctions de la Minurso (Mission de l'Onu pour l'organisation du référendum au Sahara occidental) plus performantes", y compris celle relative au "reporting indépendant" des développements qui surviennent dans les territoires sahraouis, "demeure cruciale afin de répondre aux demandes et aux attentes du Conseil de sécurité". Le SG de l'ONU a fait savoir que la mission devrait retourner à la pleine fonctionnalité avec le retour prévu des 17 fonctionnaires de l'ONU expulsés par le Maroc et qui jusqu'ici n'ont pas pu rejoindre leurs postes de travail dans les territoires occupés. M. Guterres a demandé au conseil de sécurité de prolonger le mandat de cette mission jusqu'à avril 2018 et de la renforcer par une équipe médicale du Bangladesh.