L'ONG américaine US Western Sahara Foundation a exhorté le président Donald Trump à agir pour cesser l'occupation illégale du Sahara occidental en affirmant que le roi du Maroc, Mohamed VI, a miné le processus d'autodétermination des Nations Unies. Dans une lettre envoyée au président américain à la veille de sa rencontre prévue dimanche avec le souverain marocain, Suzanne Sholte, la présidente de cette ONG appelle l'administration américaine à envoyer un signal fort à la communauté internationale en faveur d'un règlement de la question sahraouie qui met fin à cette colonisation. "Monsieur le président, je vous écris au nom de US Western Sahara Foundation, une ONG représentant de nombreux citoyens américains préoccupés, pour vous demander d'exhorter le roi du Maroc, lors de votre rencontre avec lui (ce dimanche) de Pâques, a mettre fin à l'occupation illégale et brutale du Sahara occidental", écrit Mme Sholte dans sa lettre transmise à la Maison Blanche. "A tout le moins, le roi doit cesser de miner le référendum d'autodétermination promis depuis longtemps par les Nations Unies, et d'arrêter de terroriser et de brutaliser les Sahraouis vivant dans les territoires occupés", ajoute cette militante des droits de l'Homme. " Heureusement, l'année dernière, la Cour de justice européenne a rendu plus difficile le pillage des ressources naturelles des Sahraouis par le Maroc, qui est une autre pratique que le roi doit y mettre fin", enchaîne Mme Sholte, qui est également présidente de Défense Forum Foundation. Mme Sholte relève dans sa lettre que l'administration Trump "comprend l'importance de lutter contre le radicalisme et que l'un des objectifs permettant de remporter cette victoire est de renforcer et soutenir les musulmans modérés qui partagent nos valeurs". Et d'enchaîner " il n'y a pas un grand admirateur des valeurs de l'Amérique comme le peuple du Sahara occidental qui a crée une République inspirée des (valeurs) de notre constitution américaine . La présidente de US Western Sahara Foundation rappelle à ce propos que la République arabe sahraouie démocratique (RASD) est membre de l'Union Africaine (UA), reconnue par plus de 70 pays. " Les Sahraouis continuent d'inspirer les citoyens du monde entier avec leurs efforts dévoués pour la liberté par l'application du droit et les plaidoyers pacifiques", souligne Mme Sholte. " Monsieur le président, si vous défendez le peuple du Sahara occidental, vous enverrez un signal fort à la communauté internationale exprimant l'engagement des Etats-Unis en faveur du respect des règles de droit, de la démocratie et des droits de l'Homme ", a-t-elle dit. " Vous allez également envoyer un signal puissant que l'administration Trump ne va pas tolérer la subjugation illégale et contraire à l'éthique d'un peuple pacifique qui partage nos valeurs et aspire à imiter notre nation", a-t-elle conclu. La société civile américaine se mobilise, depuis l'arrivée jeudi du roi Mohamed VI aux Etats-Unis, pour dénoncer la colonisation et les violations des droits de l'Homme commises par les forces d'occupation marocaines au Sahara occidental. L'administration américaine ne reconnaît pas la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Le département d'Etat a maintenu fin 2016 le Sahara occidental dans sa liste des dépendances et territoires à souveraineté spéciale, en affirmant que sa souveraineté "reste à déterminer". Il est on ne peut plus clair que sur ce dossier l'administration américaine a rejeté catégoriquement les revendications fallacieuses du Maroc sur les territoires sahraouis occupés. Dans les précisions apportées par le bureau du renseignement et de la recherche relevant du département d'Etat, l'administration américaine confirme également qu'elle ne reconnaît "aucune puissance administrante" dans ce territoire ce qui constitue un désaveu cinglant à la thèse "de la marocanité du Sahara occidental " que Rabat veut imposer de force.