Le député européen Florent Marcellesi a exhorté vendredi l'Union européenne (UE) et ses Etats membres notamment l'Espagne et les Pays-Bas, après la saisie d'une cargaison de phosphate spoliée au Sahara occidental occupé, à "faire respecter le droit européen" notamment l'arrêt de la Cour de justice de l'UE (CJUE) stipulant que les accords d'association et de libéralisation UE-Maroc ne sont pas applicables au Sahara occidental. Commentant la saisie en Afrique du Sud d'une cargaison de phosphate destinée à la Nouvelle-Zélande en provenance du Sahara occidental, l'eurodéputé a affirmé que l'UE et ses Etats membres "devraient prendre note" de cette décision de la justice sud-africaine, et "agir pour faire respecter le droit européen et, en particulier, l'arrêt de la Cour européenne de justice". Jeudi, le gouvernement de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) et le Front Polisario ont annoncé l'interception en Afrique du Sud d'un navire qui transportait une cargaison de 54.000 tonnes de phosphates d'une valeur de 5 millions de dollars, destinée à la Nouvelle-Zélande en provenance des territoires sahraouis occupés par le Maroc. Il s'agit d'une marchandise utilisée dans la fabrication d'engrais agricoles chargée le mois dernier à partir des côtes des territoires sahraouis occupés à bord d'un navire battant pavillon des iles Marshal et baptisé "Cherry Blossom". Se félicitant de la décision de la justice sud-africaine, le député européen Florent Marcellesi a saisi l'occasion pour rappeler aux entreprises européennes qu'elles sont également "tenues de respecter la volonté du peuple sahraoui en ce qui concerne l'exploitation économique du Sahara occidental". Le non respect du principe de la souveraineté permanente du peuple du Sahara occidental sur ses ressources naturelles expose les entreprises européennes à de "sérieux problèmes à la fois juridiques et économiques", a-t-il prévenu, soulignant qu'il est dans l'intérêt de tout le monde de "respecter la législation européenne et l'utiliser comme une base et un outil pour apporter une solution durable pour le (conflit) au Sahara occidental". Dans un commentaire publié sur son blog, le député Florent Marcellesi a, particulièrement, pointé du doigt les autorités espagnoles et néerlandaises dans les affaires du "Key Bay" et de "l'Albiz", estimant qu'elles "ne peuvent plus prétendre ne pas avoir d'informations" sur le sujet. Les eurodéputés Florent Marcellesi et Judith Sargentini ont exhorté, il y a quelques jours, la Commission européenne à examiner en "urgence" l'affaire du navire l'Albiz qui pourrait impliquer une potentielle violation du droit européen et international en raison de la cargaison qu'il transporte et qu'il aurait chargé au Sahara occidental sans le consentement du peuple sahraoui. Les députés européens avaient jugé "urgente" et "nécessaire" une inspection du navire Albiz pour clarifier la nature et la situation juridique de sa cargaison. Selon l'Observatoire des ressources naturelles au Sahara occidental (WSRW), l'Albiz, arrivé au port de Dordrecht (Pays-Bas) le 30 avril dernier, transportait une cargaison de sel, pour De Nederlandse Zoutbank (DNZB), une société privée spécialisée dans le stockage du sel de dégivrage. Quelques semaines auparavant, de nombreux eurodéputés ont mis fortement en garde la Commission européenne sur les conséquences juridiques de l'importation par un Etat membre de l'UE d'une cargaison de l'huile de poisson en provenance du Sahara occidental sans le consentement de la population sahraouie. Ces derniers assuraient dans une lettre adressée à l'exécutif européen qu'une cargaison de l'huile de poisson transportait par le navire "Key Bay" a été chargée au Sahara occidental et qu'elle a été faussement étiquetée d'origine marocaine par les autorités d'occupation qui ont fourni les "documents nécessaire à l'expédition".