L'intergroupe "paix pour le peuple sahraoui" au Parlement flamand a exhorté mardi l'ambassadeur de Belgique à Rabat à envoyer un observateur pour suivre le déroulement du procès des prisonniers politiques sahraouis du groupe de Gdeim Izik, prévu à la Cour de Salé (Rabat) après plusieurs reports. "L'intergroupe vous demande d'urgence d'envoyer un observateur à cette dernière partie du procès pour pouvoir témoigner le bon déroulement du procès", a-t-il écrit dans une lettre adressée à l'ambassadeur de Belgique à Rabat. Dans cette lettre signée par le député flamand et président de l'intergroupe Ward Kennes, l'intergroupe a voulu attirer l'attention du représentant diplomatique de la Belgique au Maroc sur "le procès du groupe de civils sahraouis, +le groupe de Gdeim Izik+ qui entre dans sa phase finale". "Comme vous le savez certainement, ce groupe de prisonniers politiques, des défenseurs des droits de l'Homme a été condamné à de très lourdes peines par un tribunal militaire marocain. Depuis décembre 2016 un procès civil est en cour pour revoir les conclusions du tribunal militaire", a-t-il rappelé. L'intergroupe a joint à sa lettre une copie du rapport des avocats français qui ont assisté à des différentes sessions du procès. Dans ce rapport publié, il y a un mois, les deux avocates françaises de la défense Ingrid Metton et Olfa Ouled, ont dénoncé l'instrumentalisation de la justice pour "régler des comptes politiques entre Etats et avec le Front Polisario". Ces deux avocates, expulsées violemment du Maroc, affirment qu'en l'absence de preuve pour condamner les militants sahraouis pour des faits de violence commis sur les agents des forces publiques, entraînant la mort avec intention de la donner, d'association de malfaiteurs dans le but de commettre un crime et de profanation de cadavres, les parties civiles ont demandé à la Cour d'appel de requalifier les faits en atteinte à la sûreté de l'Etat. Pour ces deux avocates, la tentative de requalification vise à "présenter les accusés comme des terroristes ou des fomenteurs d'un état de guerre par des forces extérieures", soulignant que "les réquisitoires du procureur, qui a demandé la même peine pour tous les accusés, montrent une volonté de punition collective des accusés pour leur engagement". En février 2013, 25 militants et défenseurs de droits de l'homme sahraouis ont été condamnés par un tribunal militaire marocain à de lourdes peines en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010. Les condamnations ont été prononcées sur la base d'aveux obtenus sous la torture, à l'issue d'un procès inique marqué notamment par le refus d'entendre des témoins cités par la défense, ont dénoncé des ONG de défense des droits de l'homme telles qu'Amnesty international, HRW et l'ACAT. Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis. Le procès en appel qui a repris début juin, a été reporté une nouvelle fois à ce 18 juillet. Il s'agit du sixième report.