Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a affirmé mercredi que le paiement des dettes des entreprises publiques permettra d'injecter 1000 milliards de dinars dans le réseau bancaire, et ce après l'adoption de la loi sur la monnaie et le crédit, dans sa version modifiée, par les membres des deux chambres du Parlement. Répondant aux questions des journalistes à l'issue de la séance de vote sur le Plan d'Action du Gouvernement au Conseil de la Nation, M. Ouyahia a indiqué que "cette masse monétaire qui sera injectée dans le réseau bancaire devrait présenter davantage de soutien au développement national et au financement de projets productifs" . La loi sur la monnaie et le crédit amendée et complétée- ayant introduit le financement non conventionnel- qui sera prochainement présentée devant l'Assemblée populaire nationale (APN), permettra au Trésor public de recourir à des emprunts auprès de la Banque centrale d'Algérie en vue de payer les dettes des entreprises publiques et de soutenir les projets d'investissement. "Le pays compte actuellement 6 banques publiques et 14 banques étrangères exerçant leurs activités conformément à la loi" précise le Premier ministre qui a ajouté que l'Algérie "traite avec toutes ces banques". "La loi sur la monnaie et le crédit permettant au trésor public d'emprunter directement auprès de la Banque centrale d'Algérie n'aura aucun impact négatif sur les prix des produits de consommation", a rassuré M. Ouyahia, affirmant "je dis aux citoyens n'ayez pas peur de ce nouveau mécanisme car il n'entrainera pas une flambée des prix". Le Premier ministre a expliqué aux journalistes que "la hausse actuelle des prix des produits de consommation n'a aucun lien avec le projet de loi sur la monnaie et le crédit, ce dernier n'étant pas encore entré en vigueur", imputant cette situation aux spéculateurs. "La hausse des prix n'est pas liée aux emprunts que le Trésor contractera auprès de la Banque, car la loi sur le crédit n'a pas encore été adoptée", a-t-il expliqué, ajoutant que cette flambée était due aux spéculateurs qui profitent de la hausse des prix sur le marché". M. Ouyahia a indiqué que la polémique suscitée autour de la question de l'inflation que produirait l'application du financement non conventionnel est trop exagérée. Le Premier ministre a assuré que cette nouvelle loi permettra au pays de poursuivre son processus de développement puisque le gel des projets sera levé, notamment dans les secteurs de l'Education nationale et de la Santé. "Cette mesure sera salutaire", a-t-il affirmé. Répondant à une question de l'APS sur l'instance de contrôle de la mise en oeuvre du mécanisme de financement non conventionnel, M. Ouyahia a indiqué qu'après l'adoption de la loi sur le crédit et la monnaie, le Président de la République promulguera un décret présidentiel qui prévoit la création d'une instance qui sera indépendante du gouvernement et chargée du suivi de l'opération de financement et de la mise en place d'une feuille de route portant sur les réformes financières et structurelles à mettre oeuvre. Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia avait déclaré qu'une "commission installée au niveau du ministère des Finances sera chargée du contrôle et du suivi de l'application du mécanisme du financement non conventionnel".