Les présidents des trois groupes parlementaires au Conseil de la nation ont apporté lundi leursoutien aux dispositions prévues dans la loi de finances 2018, plaidant pour le renforcement du contrôle sur le denier public et l'examen de la possibilité de réviser la politique d'aide sociale pour un meilleur ciblage des catégories nécessiteuses . Ce soutien aux dispositions prévues dans le PLF 2018 a été exprimé lors d'une séance plénière présidée par Abdelkader Bensalah, président du Conseil, en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouya et de membres du gouvernement, consacrée aux interventions des présidents des trois groupes parlementaires du Tiers présidentiels et à la réponse du ministre des Finances aux questions des membres du Conseil. Le président du groupe parlementaire du Rassemblement national démocratique (RND), Abdelmadjid Bouzeriba a déclaré dans son intervention que ce texte s'inscrit en droite ligne avec le Plan d'action du gouvernement de par "sa nouvelle approche pour améliorer "la planification stratégique de la finance publique", visant à réaliser la croissance économique et à réduire le taux d'inflation, en sus de la maîtrise du déficit budgétaire et l'appui à l'investissement, autant de facteurs stimulant la compétitivité du secteur privé. L'Algérie a besoin d'une élite qui s'attèle à asseoir un modèle de développement permettant de réaliser la croissance économique, a ajouté M. Bouzeriba, insistant sur l'impératif de s'adapter à ce qu'il a qualifié de "phase de mutation stratégique", qui repose sur le principe, a-t-il ajouté, "d'être comptable de sa responsabilité", et ce à tous les niveaux y compris le gouvernement et les institutions publiques. Il a réitéré, dans ce sens, l'appui de son parti au dispositif de financement non conventionnel prévue par la loi sur la monnaie et le crédit amendée qui constitue, a-t-il dit, "l'une des meilleures options offertes" car permettant de lever le gel sur plusieurs projets, de booster l'investissement et la création de richesses, ajoutant que cette mesure prémunira l'Algérie contre le recours à l'endettement extérieur. "La recours à l'augmentation de certaines taxes et au financement non conventionnel sont autant de mesures dictées par la crise du marché pétrolier", a-t-il poursuivi, estimant que le financement non conventionnel doit être parachevé et accompagner par des réformes structurelles". Plaidant pour une bonne gestion des recettes financières et le contrôle rigoureux des dépenses publiques, il a mis l'accent sur la nécessité d'une révision de la subvention sociale pour un meilleur ciblage des catégories nécessiteuses . Pour faire face à la conjoncture économique et à l'impact de l'instabilité des cours pétroliers, l'intervenant a appelé le gouvernement et les institutions économiques à "réaliser des études prospectives" pour une meilleure maîtrise des mutations et des facteurs économiques et financiers, soulignant l'importance "de la réforme en période de crises". Pour sa part, le président du groupe parlementaire du Tiers présidentiel, El Hachemi Djiar a relevé qu'en dépit des "contraintes financières", les services concernés ont déployé des efforts pour élaborer et présenter le PLF 2018, ajoutant que l'Etat progresse d'un pas ferme sur une voie permettant de s'adapter à cette conjoncture. Il a cité, à ce propos, certaines mesures contenue dans le PLF 2018, particulièrement l'augmentation du volume de dépenses publiques destinées à l'investissement, ainsi que les transferts sociaux. Saluant le recours au financement non conventionnel, même si cette mesure peut produire une inflation, qualifiant ce phénomène de "naturel", existant même "dans les pays industriels". Le même intervenant a mis en avant l'importance de la modernisation du système fiscal, et de faire de l'impôt un stimulateur de l'investissement, tout en prenant en compte la justice sociale dans son application, que ce soit vis-à-vis des opérateurs économiques ou des citoyens. Se félicitant des réalisations de l'Etat en matière d'investissement public depuis 1999 et dont il a qualifié le bilan de "très positifs", M. Djiar a fait état de "dysfonctionnements en matière de gestion pouvant être traités par la contrôle", avant de souligner que le président de la République a eu à constater ces dysfonctionnements dans la Constitution amendée de 2016 qui a consacré l'importance du contrôle sur le budget et la finance publique. M. Djiar a affirmé que l'Algérie "peut sortir de la crise financière" à travers la maitrise des mesures proposées, et dont le caractère, a-t-il soutenu, est "exceptionnel et conjoncturel", appelant dans ce sens à garantir un climat propice aux opérateurs économiques pour encourager l''investissement . Le président du groupe parlementaire du Front de libération nationale (FLN), Mohamed Zoubiri, s'est dit, quant à lui, convaincu de la nécessité de soutenir les mesures et procédures contenues dans le PLF 2018, mettant en avant l'importance de protéger le pouvoir d'achat. L'efficacité des mesures est tributaire de leur bonne mise en oeuvre et de la gestion rigoureuse, a ajouté M. Zoubiri. Abordant le dispositif du financement non conventionnel, le sénateur a affirmé que ce recours est "nécessaire" pour garantir le financement des différents projets, soulignant que la crise financière que connait le pays est "une aubaine pour améliorer la gestion", le contrôle et la comptabilité. Dans le même contexte, M. Zoubiri a appelé à accorder davantage d'importance aux secteurs créateurs de richesses et d'emploi et à instaurer une coordination permanente entre les travailleurs des différentes institutions économiques. Soulignant l'importance de la modernisation du dispositif de recouvrement des impôts, le même sénateur a appelé le gouvernement à redoubler d'efforts pour lutter contre l'économie parallèle et à accélérer la mise en place de mécanismes de recherche de nouvelles ressources pour le financement de l'investissement. abondant dans le même sens que les présidents du groupe parlementaire du Tiers présidentiel et du RND, M. Zoubiri a relevé la nécessaire révision de la politique de subvention de l'Etat, à travers l'adoption de "davantage de règles et de rigueur". Par ailleurs, le président du groupe parlementaire du FLN a rappelé l'importance de la contribution des nouvelles assemblées élues au développement local.