C'est aujourd'hui que le plan d'action du gouvernement sera définitivement adopté par le Parlement, à l'occasion d'une motion de soutien du Conseil de la nation au gouvernement. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a eu déjà l'approbation de la chambre basse du Parlement, répondra cet après-midi aux interrogations et préoccupations des sénateurs. Il répondra plutôt aux salutations des membres du Conseil de la nation qui ont, unanimement, salué le contenu du plan d'action, affirmant leur soutien à l'Exécutif. En effet, contrairement à l'APN où les débats ont été un peu houleux, grâce à une opposition «radicale» au plan d'Ouyahia, représentée par le FFS, le RCD, le PT et les islamistes, au Sénat, les débats étaient à sens unique. Ce qui est logique et naturel puisque la chambre haute du Parlement est dominée par les deux partis au pouvoir, à savoir le FLN et le RND, en plus du tiers présidentiel. La séance d'hier était consacrée à l'intervention des chefs des groupes parlementaires de ces trois entités qui, malgré certaines propositions, ont exprimé leur soutien inconditionnel à la feuille de route d'Ouyahia, y compris en ce qui concerne le recours au financement non conventionnel pour financer le Trésor public et l'économie nationale. Le chef du groupe du RND, Bouzriba Abdelmadjid, a estimé que le financement non conventionnel interne est la meilleure solution à la crise financière que traverse le pays à cause de la chute des prix du pétrole. «C'est la solution qui aura le moins d'effets et de répercussions sur l'économie nationale», a-t-il soutenu, ajoutant que cette option est «la moins coûteuse» et «moins dangereuse» que le recours à l'endettement extérieur. L'intervenant a, d'autre part, plaidé pour l'utilisation du financement non conventionnel dans l'investissement, appelant à l'ouverture du marché économique, y compris aux investisseurs étrangers. Il a appelé également à revoir le système des subventions dans le sens de les orienter aux couches nécessiteuses. L'avis de M. Bouzriba sur la planche à billets est partagé par son homologue du FLN, Mohamed Zoubiri. Dans son intervention, il a indiqué que malgré toutes les critiques de la démarche du gouvernement, la seule solution pour «sauver» l'économie nationale et d'éviter le recours aux institutions financières internationales reste la création monétaire. Le chef du groupe parlementaire du FLN au Sénat a exprimé le soutien de son parti au plan d'action du gouvernement, tout en claironnant sur les «réalisations» du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika depuis son accession au pouvoir en 1999 que «seuls les ingrats peuvent nier», a-t-il dit. De son côté, le chef du groupe du tiers présidentiel, Hachemi Djiar, a estimé que la solution à la crise financière qui frappe le pays n'est pas dans la polémique et les attaques mais dans le débat et les réflexions pour relever le défi. Selon lui, la sortie de crise ne réside pas uniquement dans les hydrocarbures, mais dans les mécanismes de gestion qui incluent la lutte contre la bureaucratie et la corruption. En tout cas, avec l'adoption du plan d'action de son gouvernement, Ahmed Ouyahia passera à l'étape cruciale dans la mise en œuvre de sa feuille de route. Il s'agit de la révision de l'ordonnance relative à la monnaie et au crédit, qui autorise le financement non conventionnel et qui promet de chauds débats à l'APN.