Le cabinet de conseil et d'intelligence économique Oxford Business Group (OGB) a présenté mercredi à Alger son rapport 2017 sur l'Algérie dans lequel il met l'accent sur les efforts consacrés par l'Etat pour renforcer et diversifier son économie sur fond de chute des prix du brut. Composé de 200 pages, le rapport, qui évalue les tendances et les développements de l'économie du pays, comporte des analyses et interviews portant sur des secteurs comme l'énergie, les services financiers, l'industrie, l'agriculture, l'immobilier et les transports. Ce document, qui a aussi publié une interview du Président de la République Abdelaziz Bouteflika accordée à OBG, traite de la contribution croissante du secteur privé dans le PIB, en particulier du rôle des petites et moyennes entreprises (PME) soutenues par de nouvelles mesures. Dans son rapport, OBG explore également les défis auxquels le gouvernement est confronté tandis qu'il cherche à répondre à ses impératifs budgétaires. Le secteur des hydrocarbures fait également l'objet d'une large couverture du rapport qui cite l'important effort d'investissement dans le cadre d'un double plan visant à répondre aux besoins nationaux et à stimuler les exportations. Accompagné d'un guide détaillé, secteur par secteur, pour les investisseurs, le document comprend également un large éventail de contributions de plusieurs hauts responsables dont Abderrahmane Raouya, ministre des Finances, Abdelghani Zaalane, ministre des Travaux publics et des Transports, Mohamed Loukal, Gouverneur de la Banque d'Algérie, Abdelmoumen Ould Kaddour, P-dg de Sonatrach, et Ali Haddad, président du Forum des chefs d'entreprises (FCE). Concernant le secteur des services financiers, le rapport évoque la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit à travers le financement non conventionnel, l'instauration d'un cadre légal pour la finance islamique, tout en mentionnant que de nombreux aspects essentiels de ce secteur ont connu des évolutions positives telle que l'instauration du paiement en ligne. L'OGB a, toutefois, estimé que le e-paiement demeure encore limité à une poignée de web-marchands, alors que sa généralisation à l'ensemble des acteurs économiques reste tributaire d'une nouvelle loi qui devrait voir le jour en 2018. Pour ce qui est du secteur de l'industrie et des mines, le rapport d'OBG relève les efforts effectués par le gouvernement pour renforcer la capacité de production industrielle locale et l'expansion rapide du secteur automobile. Le rapport évoque également le développement rapide de l'industrie agroalimentaire, même si certaines structures doivent être mises en place pour pérenniser les efforts, notamment en matière de conditionnement et de stockage, de logistique et d'équipements. Par ailleurs, l'exploitation prochaine du phosphate à grande échelle ainsi que le fer représente, selon OBG, d'intéressantes opportunités d'investissement pour les firmes minières internationales. L'agriculture a, pour sa part, connu une excellente dynamique en Algérie en 2017, estime le rapport, soulignant la réussite du pays à atteindre une autosuffisance pour certains produits agricoles. Des personnalités internationales de haut niveau partagent également leur avis sur le développement économique de l'Algérie dont Dmitry Medvedev, Premier ministre russe, Angelino Alfano, ministre des Affaires étrangères de l'Italie, et Lord Richard Risby de Haverhill, envoyé spécial de la Première ministre britannique en Algérie. Commentant le lancement de ce rapport, le rédacteur en chef d'OBG, Oliver Cornock, considère que si la chute des prix du pétrole a pesé lourdement sur l'économie algérienne, les mesures prises pour réduire la dépendance du pays aux hydrocarbures doivent être saluées. L'objectif poursuivi par l'Algérie d'équilibrer son budget d'ici 2020 ne se fera pas sans problème, souligne-t-il, ajoutant, cependant, que le gouvernement a agi pour mettre en oeuvre un nouveau modèle économique de croissance et lancer les réformes: "Nous nous attendons à ce que ces changements fournissent des bases solides pour la prochaine phase de développement économique et de diversification économique du pays." Pour sa part, le directeur régional d'OBG pour l'Afrique du Nord, Jaime Pérez-Seoane, ajoute qu'une réforme réussie de la réglementation algérienne contribuera à stimuler l'investissement privé et à soutenir le développement des PME, deux éléments essentiels à la diversification. Une plus grande stabilité du cadre juridique et réglementaire ainsi qu'une large implémentation des nouvelles technologies au sein de l'administration et des entreprises publiques pourraient également être "un important pas en avant", a-t-il noté. Le rapport Algérie 2017 marque l'aboutissement de plus de dix mois de recherche sur le terrain par une équipe d'analystes d'Oxford Business Group.