La contribution du secteur privé dans l'économie est passée de 42% en 2000 à 70% en 2016. Le rapport du cabinet britannique Oxford Business Group (OBG) intitulé "The Report : Algeria 2017" et dont le lancement s'est tenu, hier, à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), à Alger, met l'accent sur les efforts déployés par l'Algérie afin de renforcer son économie. Dans son rapport, OBG note que des changements structurels à long terme sont en cours au sein de l'économie algérienne. En 2000, la contribution du secteur privé dans l'économie était seulement de 42%, alors qu'elle a atteint plus de 70% du PIB en 2016. La création de richesses a, quant à elle, quadruplé durant la même période. Pour OBG, les PME demeurent la colonne vertébrale du secteur privé algérien, avec plus d'un million de PME regroupant 2,5 millions d'employés en 2016. La même année, 88 100 PME ont été créées, soit une augmentation de 9,4%. Bien que le nombre d'entreprises créées ait augmenté ces dernières années, les chiffres demeurent en dessous des attentes. Par ailleurs, OBG relève que parmi les problèmes, il est apparu que les PME désireuses de se développer étaient confrontées à la difficulté d'accès au financement. Une large majorité réclame des guichets spécifiques au sein des banques afin de traiter et suivre les dossiers de financement dans des délais plus raisonnables. Une initiative que certaines banques ont déjà mise en place, mais qui doit encore se généraliser et se renforcer pour avoir un réel impact. Le rapport évoque, également, une autre alternative qui réside dans l'accès à un marché boursier spécifique aux PME. OBG précise que ce compartiment existe depuis 2012, mais il n'a encore jamais listé une entreprise de petite ou moyenne taille. 2018 pourrait être l'année de la première introduction en Bourse d'une PME, une initiative qui devrait montrer la voie et imposer le marché boursier comme réel levier de financement et vecteur de développement. Pour OBG, l'une des attentes principales du secteur privé national et des investisseurs étrangers restera sans nul doute l'amélioration du climat des affaires : cela implique, explique-t-il, un allègement de la bureaucratie et l'instauration d'un cadre réglementaire stable assurant aux opérateurs économiques une visibilité à moyen terme. Bien que de nombreuses initiatives positives récentes soient à saluer, le pays a encore du chemin à parcourir afin d'être véritablement compétitif au niveau régional. En termes de perspectives économiques, indépendamment de la légère hausse et de la stabilisation des prix du pétrole, et bien que la production d'hydrocarbures évolue positivement, OBG souligne que cela sera insuffisant pour compenser les déficits des finances publiques et des comptes extérieurs. La dévaluation de la monnaie a, cependant, permis d'équilibrer la situation et demeurera un levier de stabilisation important dans le futur. Sur le long terme, les transformations économiques structurelles en cours devraient s'accélérer, en particulier si le train de réformes prévu est appliqué rigoureusement. Commentant le lancement, le rédacteur en chef d'OBG, Oliver Cornock, a indiqué que "l'objectif poursuivi par l'Algérie d'équilibrer son budget d'ici à 2020 ne se fera pas sans problème", ajoutant qu'"une réforme réussie de la réglementation algérienne contribuera à stimuler l'investissement privé et à soutenir le développement des PME, deux éléments essentiels à la diversification". Le rapport OBG 2017 sur l'Algérie se focalise sur les efforts déployés par l'Algérie et les multiples réalisations dans différents secteurs. À partir de là, il est donné aux observateurs et aux acteurs économiques de se faire leur propre idée. En effet, indépendamment de toutes ces réalisations, le constat, en termes d'objectifs atteints, n'est pas au rendez-vous. L'Algérie, qui s'est fixé comme objectif essentiel de mettre fin à sa dépendance à l'égard des hydrocarbures à travers la diversification de son économie, semble patiner, le secteur de l'énergie continuant à porter la croissance. D'ailleurs, la baisse des recettes enregistrée depuis le déclin du cours du pétrole en 2014 continue de peser sur l'économie. Saïd Smati