Plusieurs enseignants adhérents de l'intersyndicale du secteur de l'Education ont poursuivi, mercredi, leur grève dans plusieurs wilayas du Centre dans un climat parqué par la contradiction des chiffres et la rétractation des enseignants révoqués. Les scènes des élèves rebroussant chemin des leurs établissement scolaires se sont multipliées à travers plusieurs wilayas, à l'instar de Blida, Bouira, Bejaïa et Tipasa où les enseignants du CNAPESTE maintenaient leur mouvement. A Blida, les enseignants ont organisé un sit-in devant l'école "Hassamina Hamid", au centre-ville, pour soutenir la seule enseignante gréviste de cet établissement, affirmant la poursuite du débrayage, en dépit des décisions "arbitraires" prises à leur encontre par la direction de l'Education de la wilaya. La directrice de l'Education de la wilaya de Blida, Ghenima Aït Brahim avait annoncé "la rétractation de 300 grévistes du CNAPESTE alors que 600 enseignants sont toujours en grève illégale". Intervenant aux travaux du Conseil exécutif, la responsable a avancé un taux de suivi de 4.5% et que 170 enseignants se sont rétracté de cette grève avant la prise des mesures de révocation par la Direction, alors que 108 autres ont déposé des demandes pour l'annulation de cette décision prise à leur encontre le 8 février 2018. La date du 8 avril est le dernier délai fixé aux enseignants grévistes pour renoncer au débrayage et présenter des justificatifs de leurs absences, avant leur révocation définitive. La Direction de l'Education de la wilaya de Tipasa avait émis 265 décisions de révocation à l'encontre des enseignants grévistes qui avaient refusé de se conformer à la décision du Tribunal administratif déclarant la grève du CNAPESTE "illégale", a appris l'APS auprès de la Direction. 15 enseignants ont rejoint leurs postes de travail dans les cycles secondaire (10) et moyen (5), tandis qu'il a été procédé au remplacement des enseignants ayant refusé de se conformer à cette décision de justice par des vacataires, conformément au règlement en vigueur, selon la même source. A Boira, une paralysie a été observé au niveau de nombre de lycées et écoles primaires notamment à l'est de la wilaya. Selon des informations recueillis par l'APS du représentant syndical du CNAPESTE, Djamel Benyoucef, 52 lycées, 53 collèges et 38 écoles primaires sont toujours en grève, soit un taux de 20 %, mais l'APS n'a pu joindre le directeur de l'éducation, Meziane Mourad. Même constat à Bejaia où les chiffres sont contradictoires au sujet du taux de suivi annoncé par la direction de l'éducation diffère et les représentants des syndicats grévistes. Le chargé de la communication au niveau de la direction de l'éducation, Boualem Chouali a indiqué que la grève n'a touché que 5,88 % des établissements scolaires, précisant que plusieurs enseignants grévistes sont revenu sur leurs décisions notamment dans les écoles primaires et collèges, tandis que les enseignants des lycées poursuivent leur grève, soit un taux de 47,5%. En revanche, le représentant syndical, Noureddine Mehdjoub a annoncé un taux de suivi de la grève de pas moins de 80%, qualifiant la grève de "réussie". A Tizi-Ouzou, le taux de suivi a été timide en ce deuxième jour de la grève. En effet les cours se sont déroulés normalement dans plusieurs établissements. La directrice de l'éducation de cette wilaya a indiqué que le taux de suivi était "faible", tandis que les représentants des syndicats ont annoncé un taux de 70%. L'appel à la grève n'a pas été suivi dans les wilayas de Médéa et Djelfa, tandis qu'il a été partiellement suivi à Chlef.