Une grève générale largement suivie a paralysé jeudi la ville de Jerada au nord-est du Maroc, au lendemain d'un sit-in de mineurs qui a dégénéré en affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui ont fait usage de force, ont rapporté des médias marocains, déplorant des dizaines de cas de blessés et d'arrestations, alors qu'une personne a été sauvagement écrasée par un véhicule des forces de répression. A l'appel des militants du Hirak de Jerada, nom donné localement au mouvement de contestation, comme dans le Rif (nord), une grève générale a été observée dans l'ancienne ville minière en réponse à l'intervention "brutale", la veille, des forces de répression pour disperser un sit-in tenu par des mineurs. Selon des sources locales, les militants auraient été arrêtés alors qu'ils participaient à un débat sur l'avenir du Hirak et les propositions faites par le chef du gouvernement lors de sa visite à Oujda en février. Le Maroc a connu ces derniers mois deux autres mouvements de contestation sociale, dans le Rif (nord) après la mort tragique d'un marchand de poissons en octobre 2016 et dans le sud désertique après des coupures d'eau liées à la surexploitation agricole. Une répression s'était brutalement abattue sur la région où la police a arrêté plus de 450 personnes.