La Commission européenne respectera, lors des négociations sur un nouveau protocole relatif à l'accord de pêche entre l'Union européenne (UE) et le Maroc, la décision de la Cour européenne de justice (CJUE) qui exclut les eaux territoriales sahraouies, affirment des sources sahraouies responsables se référant aux déclarations d'une ministre espagnole. Dans une déclaration, lundi, à son arrivée à Bruxelles pour participer à la réunion des ministres européens de la Pêche, la ministre espagnole de l'Agriculture et de la Pêche, Isabel Garcia Tejerina, a précisé que le nouvel accord de pêche UE-Maroc "respectera scrupuleusement la décision de la Cour européenne de justice (CJUE) qui a conclu que l'accord en question ne s'applique pas aux eaux territoriales du Sahara occidental", affirmant que les négociations devant être lancées à cet effet "ne portent pas sur la prorogation de l'actuel accord de pêche (qui expirera le 14 juillet 2018) mais concernent un nouvel accord qui tient compte de la décision de la CJUE". La ministre espagnole a souligné que les négociations sur un nouvel accord de pêche UE-Maroc, auxquelles les ministres européens de la Pêche ont donné leur feu vert lundi, "respecteront scrupuleusement" la décision de la CJUE qui a conclu que ledit accord "ne s'applique pas" au Sahara occidental et à ses eaux territoriales car il s'agit d'un territoire occupé par le Maroc. Les ministres européens de la Pêche, réunis lundi à Bruxelles, ont donné leur feu vert au lancement des négociations avec le Maroc sur un nouvel accord de pêche entre les deux parties "à condition que le nouvel accord tienne compte de la décision de la CJUE relative au Sahara occidental". Suite à la décision des ministres européens de la Pêche, le Front Polisario a mis en garde, dans un communiqué, contre toute tentative du Conseil de l'UE ou de la Commission européenne de passer outre la décision de la CJUE et du droit du peuple sahraoui à sa souveraineté sur ses ressources par l'inclusion des eaux territoriales du Sahara occidental dans des accords avec l'occupant marocain. Le Front Polisario a rappelé les deux décisions de la CJUE rendues, respectivement, le 21 décembre 2016 et le 27 février 2018 et qui affirment que "le Maroc n'a aucune autorité pour conclure des accords internationaux applicables au Sahara occidental". "Par conséquent, toute tentative de passer outre la décision de la CJUE est une violation flagrante du Droit international et de la Justice européenne qui soulève de sérieuses questions quant à l'engagement de l'UE en faveur d'un règlement pacifique de la question du Sahara occidental sous les auspices des Nations Unies", a ajouté la même source. Le Front Polisario a, à cet égard, mis en garde les entreprises européennes contre "les risques juridiques graves" auxquels elles s'exposeraient si elles décidaient de faire des affaires dans le cadre de ces accords illégaux entre l'UE et le Maroc, rappelant que la CJUE a clairement souligné que "la seule manière de négocier un accord sur le Sahara occidental consiste à obtenir le consentement du peuple sahraoui, par l'intermédiaire de son seul représentant légitime, le Front Polisario".