"Nous devons cesser d'importer du triple concentré de tomate", a dit le ministre lors d'une séance plénière au conseil de la Nation, consacrée aux questions orales. Répondant à la question d'un sénateur sur l'état des usines de production de tomates en conserve et les raisons ayant amené le Gouvernement à inclure le sac en aluminium, utilisé dans la conservation du triple concentré de tomate, dans la liste des produits interdits à l'importation, tout en autorisant l'importation de cette même matière première (triple concentré de tomate), le ministre a précisé que son département avait récemment organisé, en coordination avec le ministère du Commerce, des Journées d'étude sur la mise en place de mécanismes à même de permettre de ne plus importer cette matière première. Le ministère a également tenu récemment une réunion avec les transformateurs de tomates pour "discuter de l'éventuelle interdiction de l'importation de ce produit dans une à deux années", a-t-il précisé. Nous devons vite parvenir à l'interdiction de l'importation du triple concentré de tomate, a insisté le ministre, assurant que le marché national produit des quantités qui suffisent à répondre à la demande intérieure voire à exporter l'excédent. Concernant les sacs utilisés dans le conditionnement et la conservation du triple concentré de tomate, M. Bouazghi a fait savoir qu'il avait été convenu avec le ministre du Commerce d'importer ces sacs car "ils sont indispensables au stockage de cette matière" et de les mettre à la disposition des transformateurs pour la conservation du double concentré de tomate, a-t-il dit. Soulignant l'importance de la filière des tomates industrielles et de son rôle économique stratégique sur le marché national, le ministre a fait état de la mise en place de mécanismes d'accompagnement de cette filière, dont le soutien à la production et à la transformation des tomates. Les mécanismes précités englobent la subvention de l'acquisition de matériaux d'irrigation, de semences et de pesticides, à travers les différents fonds de soutien agricole, en sus de l'accès au crédit Rafik et à l'accompagnement technique. La plantation de la tomate se fait au niveau de 21 wilayas, dont 4 à fort potentiel, à savoir Skikda, Guelma, Annaba et El Tarf, représente 80% des superficies globales de tomates destinées à la transformation, a-t-il indiqué. Des superficies agricoles ont été également consacrées à la plantation de la tomate dans le sud, dont 14 hectares dans la commune d'In Salah (w. Tamanrasset) et 1419 ha à Adrar qui a enregistré une hausse de 21% des superficies réservées à ce produit, a poursuivi le ministre. La filière de production de la tomate industrielle a connu un bond qualitatif en termes de qualité et de quantité, la production de ce produit étant passé de 4.700.000 tonnes en 2000 à 12 millions tonnes en 2017. Concernant les unités de transformation de la tomate industrielle, M. Bouazghi a cité 25 unités d'une capacité de transformation de 36.000 tonnes/jour. Le ministre est revenu sur l'organisation ces derniers jours de la filière de la tomate industrielle, à travers la création du Conseil de wilaya, annonçant la création prochaine d'un Conseil national de la filière. Il a ajouté qu'au titre de la stratégie de préservation du produit national, plusieurs programmes ont été tracés pour le développement et l'augmentation de la production agricole, à travers une utilisation rationnelle des moyens disponibles, avec une concentration particulière sur les produits stratégiques, en vue de réduire graduellement l'importation et d'encourager l'exportation. Le ministère a pris plusieurs mesures pour l'exécution de ces programmes, dont l'intensification et le développement des produits nationaux, à travers l'amélioration des conditions de production et le développement des capacités nationales de production des intrants agricoles pour favoriser l'accès des agriculteurs aux machines, engins, engrais et semences, a-t-il affirmé. Les efforts se poursuivent pour étendre les superficies agricoles et assurer l'accompagnement technique des agriculteurs, en vue d'améliorer la production en termes de qualité et de quantité, de répondre aux besoins du marché national et encourager ainsi l'exportation.