SUR-SEINE (Ile-de-France) - La militante française Claude Mangin-Asfari a suspendu jeudi sa grève de la faim, entamée il y a 30 jours, se disant "confiante" en la parole de la représentation nationale et du gouvernement français. "Confiante en la parole de la représentation nationale et en celle du gouvernement, je déclare en ce jour jeudi 17 mai 2018 ( ) que je suspends ma grève de la faim", a-t-elle annoncé au cours d'une conférence de presse organisée à la mairie d'Ivry-sur-Seine. "Je sais qu'avec moi vous resterez tous très vigilants pour que cette parole soit tenue", a-t-elle ajouté, rappelant que lors de son intervention à l'Assemblée nationale française, le député Jean-Paul Lecoq l'a appelée à ce qu'elle suspende son mouvement "jusqu'à ce que les négociations en cours aboutissent". La militante française pour la cause sahraouie est entrée en grève de la faim illimitée le 18 avril pour protester contre son empêchement la veille par les autorités marocaines de rendre visite à son époux, le militant sahraoui Naâma Asfari, et son expulsion pour la quatrième fois en deux ans, rappelle-t-on. "Effectivement, j'ai été entendue", a-t-elle dit, tenant pour preuve les courriers reçus des autorités françaises, les négociations en cours "qui m'ont été rapportées par le sous-directeur Maghreb". Le Maroc, soutenu par la France, interdit depuis des mois des visites aux prisonniers sahraouis détenus dans ses prisons, ainsi que celles des militants des droits de l'homme. On dénombre au total 350 personnes interdites de se rendre au Maroc. En février dernier, deux avocates, Ingrid Metton et Olfa Ouled, du groupe des 24 militants sahraouis de Gdeim Izik, détenus au Maroc depuis plus de sept ans, ont été interdites d'entrer au Maroc. Les deux avocates, du barreau de Paris, qui avaient défendu les militants sahraouis lors des audiences de leur procès en appel, entre janvier et mai 2017, à la Cour dÆappel de Rabat-Salé, ont voulu rendre visite à leurs clients suite à des informations faisant état des mauvais traitements quÆils auraient subis en prison, rappelle-t-on. Dix-neuf militants sahraouis, dont Naâma Asfari, ont été lourdement condamnés le 19 juillet 2017, au terme de ce procès où les seules preuves présentées restent des aveux signés sous la contrainte. Les prisonniers politiques sahraouis ont été dispersés dans 7 prisons à travers le territoire marocain.