Le président américain Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont félicités lundi de la "réussite" de leurs premiers pourparlers à Helsinki, évoquant une entente sur des questions internationales sensibles et l'importance de maintenir le dialogue entre les deux pays. A l'issue du sommet historique de Helsinki, les deux dirigeants ont animé une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils sont revenus sur les principaux dossiers examinés lors de cette rencontre élargie aux délégations des deux Etats ayant duré près de 4 heures. Le président russe a indiqué à cette occasion que "les entretiens se sont déroulés dans une ambiance constructive et sincère", ajoutant qu'ils ont été "très réussis et utiles et ont montré le désir des deux pays à améliorer les relations". Selon Vladimir Poutine, les difficultés des relations entre la Russie et les Etats-Unis n'ont pas de "raisons objectives", car, a-t-il signalé, "la guerre froide est révolue et que la situation dans le monde a changé". Affirmant que "les Russes ont manifesté de la sympathie pour Donald Trump pendant sa campagne électorale parce qu'il avait parlé de l'amélioration des relations entre les deux pays", M. Poutine a fait savoir qu'il a été proposé au président Trump de rétablir le groupe de travail russo-américain pour la lutte contre le terrorisme. Evoquant le dossier du nucléaire coréen, le chef du Kremlin a fait part de son appréciation des efforts de Trump dans le règlement de la situation sur la péninsule de Corée, annonçant avoir remis au locataire de la Maison-Blanche des propositions sur la non-prolifération des armes de destruction massive. Le Président russe a annoncé également avoir discuté avec le président des Etats-Unis du développement du bouclier antimissile américain, de la situation en Ukraine et de la coopération économique. S'agissant de la situation en Syrie, le chef d'Etat russe a insisté sur la situation au plateau du Golan syrien en appelant au respect de l'Accord de 1974 sur la séparation des troupes israéliennes et syriennes notamment après la défaite des terroristes dans le sud de la Syrie. "Cela permettra de rétablir la paix dans la région", a soutenu Vladimir Poutine. A la question de savoir qui mène l'initiative sur le dossier syrien, Vladimir Poutine a estimé que la "balle est désormais dans le camp américain". Il a annoncé, en outre, avoir discuté avec le président français Emmanuel Macron de l'octroi d'aide humanitaire à la Syrie et notamment sur l'utilisation d'avions de transport militaire russes pendant cette opération. Mise en place d'un groupe de haut niveau pour favoriser les échanges et l'investissements Abordant les relations bilatérales, le président russe a annoncé avoir évoqué une entente sur l'élimination des missiles de moyenne et courte portée. "Nous jugeons nécessaire de poursuivre notre travail conjoint sur l'ensemble du dossier politique et militaire et le désarmement : prorogation de l'accord sur les armements stratégiques offensifs, situations dangereuse autour du système de défense antimissile américaine, respect de l'accord sur l'élimination des missiles de moyenne et moindre portée et déploiement d'armes dans l'espace", a précisé le président russe. Vladimir Poutine a démenti catégoriquement les suppositions sur l'ingérence présumée de la Russie dans la présidentielle américaine, plaidant à ce propos pour "une étroite collaboration entre les services secrets russes et américains". De son côté, le président américain Donald Trump s'est félicité de son dialogue "direct et ouvert" avec son homologue russe Vladimir Poutine. "Je viens de conclure une réunion avec le président Poutine sur une série de questions critiques pour nos deux pays. Nous avons eu un dialogue direct, ouvert et très productif", a déclaré M. Trump au cours de cette conférence de presse conjointe. Il a estimé que les relations entre les Etats-Unis et la Russie, qui "n'ont jamais été pires que maintenant", vont changer après cette rencontre avec Vladimir Poutine". Donald Trump s'est dit persuadé aussi que Vladimir Poutine et la Russie sont prêts à collaborer avec les Etats-Unis en vue de régler de nombreux dossiers, notamment le problème nucléaire nord-coréen. Le dirigeant américain a indiqué qu'il a convenu avec le président russe de poursuivre le dialogue et de se rencontrer le plus souvent à l'avenir, affirmant que le dialogue avec la Russie mènera à la paix et à la stabilité. Par ailleurs, il a qualifié de "désastre" l'enquête menée par le procureur Robert Mueller sur la prétendue ingérence russe dans la campagne électorale américaine. "Cette enquête est un désastre (...) qui a eu des conséquences négatives sur les relations des deux premières puissances nucléaires du monde", a-t-il affirmé. "Il n'y a eu aucune collusion. Tout le monde le sait (...). Nous avons fait une campagne (électorale) remarquable et c'est la raison pour laquelle je suis président", a-t-il ajouté écartant catégoriquement l'ingérence du gouvernement russe dans la présidentielle américaine. Les présidents américain et russe ont déclaré lors de cette conférence que les deux parties se sont mis d'accord pour créer un groupe de haut niveau qui rassemblerait des chefs d'entreprises russes et américains" afin de favoriser les échanges et les investissements.