Les airs mélodieux et les cadences composées du patrimoine andalou gharnati et malouf ont retenti, jeudi soir à Alger, à travers deux concerts distincts, animés par Lila Borsali, en duo avec Abbas Righi et le maître du genre malouf, Hamdi Bennani. Profitant de la gratuité exceptionnelle du spectacle, le public de l'Auditorium du Palais de la Culture, Moufdi Zakaria, s'est porté en foule, jusqu'à occuper les allées réservées aux déplacements, pour assister au concert de Lila Borsali, en duo avec Abbas Righi, interprétant les genres gharnati de Tlemcen et malouf de Constantine, deux écoles de la musique andalouse qui compte également celle de la Sanaâ à Alger. Invité en premier dans un spectacle programmé dans le cadre de la manifestation "Linafrah Djazairiyen" (soyons heureux à l'algérienne), organisée par l'Office national des droits d'auteurs et droits voisins (Onda), Mohamed Rouane, a embarqué l'assistance, près d'une heure de temps, dans la World-Music, genre qu'il préfère appeler, "Casbah-Jazz". Celui surnommé en Corse (France) par la presse locale en 2011, "Le poète de la mandole blanche", lors des 13e Rencontres musicales de Méditerranée a aligné entre autres pièces, "Rivière de la paix", "Taghit", "Istanbul" (reprise turque) et "Jazz oriental", tirés de ses quatre albums. Accompagné, dans une ambiance de grands soirs, par six musiciens, dont son fils Sharif (14ans) au piano, Mohamed Rouane a séduit l'assistance par sa grande maîtrise de l'instrument et sa créativité prolifique. Très applaudi par le public, Mohamed Kamel Bennani, à la guitare blanche, a pris le relai, interprétant, lui aussi, quelques pièces dont "Ya racha el fetten", "Djamalouhou la youssafou" et "Nendem wengoul" Dans un élan de fraîcheur et de spontanéité, Hamdi Bennani, à la mine joviale, a mené son récital d'une main de maître, faisant montre de toute l'étendue de son savoir faire, au violon comme au chant, avec une voix présente à la tessiture large. Le public a savouré chaque instant du récital dans la délectation, donnant du bon répondant au "Cheikh" à la voix encore pleine de jeunesse et au coup d'archet intact, qui devrait, a-t-il déclaré, enrichir son parcours avec "une compilation", en projet avec l'Onda, où "l'ensemble de sa carrière serait regroupé". Le récital de Hamdi Bennani a été organisé par l'Oref, sous l'égide du ministère de la Culture.