Le président d'un bureau de vote a été tué dans le nord du Mali, le matériel électoral incendié et plusieurs personnes blessées, suite à l'attaque contre les locaux par des hommes armés non identifiés, a-t-on appris dimanche de sources sécuritaires. Cette attaque qui a eu lieu au village d'Arkodia (la commune de Fittouga, dans le cercle de Niafunké et la région de Tombouctou), est le plus grave incident enregistré lors du second tour de la présidentielle du Mali qui oppose le président sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, au chef de file de l'opposition, Soumaïla Cissé. Le taux de participation sera sans doute un enjeu majeur du scrutin, surtout à Bamako, la capitale malienne, où "les électeurs ont boudé les urnes", selon certains observateurs. En effet, à Bamako, la pluie a empêché les citoyens de sortir voter pendant toute la matinée. "Nous avons constaté une certaine affluence dans l'après-midi quand la pluie s'est arrêtée. C'est sûr que nous n'allons pas atteindre les 42,7% du premier tour, mais je crois que le taux va être acceptable", a souligné un président de bureau de vote à Xinhua. Plus de huit millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour départager le candidat M. Kéita, largement vainqueur du premier tour avec près de 42% des suffrages et M. Cissé crédité de 17,8% qui a dénoncé des fraudes. M. Cissé, chef de file de l'opposition, a déclaré aux médias avoir voté avec confiance. "J'ai voté avec beaucoup de confiance parce que nous avons fait une campagne extraordinaire, particulièrement ici à Niafunké (Tombouctou)", a-t-il déclaré. "Mission accomplie", a confié à la presse M. Kéita après avoir voté. "Il reste maintenant au peuple malien à redéfinir ce qu'il souhaite comme avenir et entre les mains de qui. Quelle que soit cette décision, nous l'assumerons tranquillement, sereinement, en confiance", a-t-il indiqué. Comme prévu par la loi électorale, les dépouillements ont débuté après la fermeture des bureaux de vote. Et de sources proches de la Commission nationale de centralisation, les résultats provisoires du ministère de l'Administration territoriale sont attendus lundi ou mardi prochain.