L'acte IV du mouvement des "gilets jaunes" a montré samedi la forte détermination des manifestants, plus de 30.000 à travers la France, malgré un dispositif renforcé et des interpellations record. Il y a eu à midi, plus de 700 personnes interpellées en France, 615 à Paris dont 508 ont été placées en garde à vue, selon le ministère de l'Intérieur qui a déployé ce quatrième samedi de contestation populaire exprimant le ras-le-bol fiscal des Français. A Paris, on déplore une trentaine de blessés, dont trois parmi les forces de sécurité, selon la préfecture de police. Pour cette journée, les autorités françaises ont déployé un effectif important de policiers (8000 dans la capitale) et des blindés pour contrer les violences et renforcer davantage la quadrillage sécuritaire de la capitale. Selon de nombreux observateurs, une marche-arrière face aux "gilets jaunes" impactera sur les autres réformes menées dans d'autres secteurs et qui sont impopulaires. Ce qui l'emmènera, dans ce contexte, à ne plus devenir le "maîtres des horloges", alors qu'il voulait une France cadencée à son rythme. L'Elysée a annoncé que le président Macron s'adressera aux Français en début de semaine. Un discours tant attendu que les Français ne souhaite pas qu'il viendra un peu tard par rapport à la radicalisation de la colère. Malgré les mesures prises par le gouvernement, dont notamment la décision de ne pas augmenter les prix du carburant, les manifestants ne décolèrent point. Ils sont d'ailleurs rejoints dans leur mouvement par les lycéens et les étudiants. An niveau des Champs-Elysées, les manifestants ont exprimé leur solidarité aux lycéens humiliés vendredi par la police à Monte-la-Jolie (au nord-ouest de Paris), en se mettant à genoux et les mains sur la tête. Dans son compte tweeter, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a écrit : "Echec total de la campagne de démotivation et d'intimidation. La mobilisation populaire est déjà très forte partout en France", point de vue partagé par la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, qui a souligné, dans un tweet, que "malgré une campagne gouvernementale d'intimidation, de diabolisation, les #GiletsJaunes sont bien présents dans tout le pays".