Le gouvernement français a entamé, dès lundi, une course contre la montre, en mettant en musique ses décisions, pour une sortie de crise des "gilets jaunes" avant la fin de l'année, afin que les mesures prises soient palpables dès janvier 2019. Le Premier ministre Edouard Philippe a commencé par détailler lundi les mesures sociales qu'avait annoncé le président Emmanuel Macron en direction du mouvement des "gilets jaunes", qui connaît depuis un recul en matière de mobilisation. C'est dans ce contexte jugée "favorable" aux yeux du gouvernement que le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, veut démanteler les blocages et l'occupation des ronds-points par les "gilets jaunes", considérés, avec les réseaux sociaux, comme sources de départ de la mobilisation et de la contestation. Toujours aux yeux du gouvernement, cette crise doit connaître son dénouement avant que d'autres contestations ne viennent se greffer à la mobilisation des "gilets jaunes" qui s'est transformée, ces derniers jours, en un mouvement politique brandissant ainsi des revendications politiques allant dans le sens de la participation démocratique horizontale au lieu et place de celle verticale. Sur le plan politique, pour répondre aux "gilets jaunes", Edouard Philippe s'est "favorable" à leur revendication d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC), précisant que "c'est un bon sujet du débat que nous allons organiser partout en France". Pas de réaction pour le moment des "gilets jaunes". Par ailleurs, les commerçants ne cachent pas leur désolation quant au manque à gagner, en matière de chiffre d'affaires, suite aux différentes mobilisation et blocages des "gilets jaunes" durant les cinq week-ends qui ont précédé la période des achats pour les fêtes de fin d'année. Selon le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), les cinq week-ends de méventes ont coûté deux milliards d'euros au secteur du commerce, affichant le désespoir de pouvoir les récupérer d'ici à la fête de Noël. La perte d'activité pour les commerces est estimée en moyenne de -25 %, avec des pointes à -50, -70, (et) dans certains endroits -90%, selon des chiffres officiels. Pour leur part, les exploitants des autoroutes ont indiqué que les dégâts causés par le mouvement des "gilets jaunes" sont estimés en "dizaines de millions d'euros". Dans ce contexte délicat, dans lequel le gouvernement tente sa sortie de crise, des observateurs estiment que l'heure est à l'apaisement immédiat et dans les jours à venir le gouvernement devrait expliqué d'où il puisera le financement de ses mesures de sortie de crise.