Les "gilets jaunes" ont montré samedi, au cours de l'acte VI de leur mobilisation à travers la France, qu'ils ne sont pas satisfaits des mesures annoncées par le président Emmanuel Macron et restent déterminés jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Soutenu par les deux tiers des Français, le mouvement des "gilets jaunes", né de la hausse des taxes des prix du carburant, a mis la barre haut pour s'installer sur la scène politique en demandant l'intégration dans la Constitution d'un référendum d'initiative citoyenne (RIC) auquel 78 % des Français sont favorables. Le Premier ministre Edouard Philippe a promis d'ouvrir le débat. Pour ce samedi, à trois jours de la fête de Noël, la mobilisation a concédé un recul par rapport aux autres samedis, mais son approbation auprès des Français reste élevée, selon le dernier sondage Elabe. "Après plus d'un mois de mobilisation, le niveau d'approbation reste important : 70 % des Français approuvent la mobilisation (-3 points en une semaine). A l'inverse, 22 % la désapprouvent (+4)", a indiqué l'enquête. D'après les chiffres de la police, près de 30.000 "gilets jaunes" manifestaient à 14h00, contre 33.500 le 15 décembre, à travers les villes françaises. A Paris, 2000 manifestants qui avaient commencé leur mouvement à Montmartre et place de la Madeleine se sont dirigés en fin d'après-midi vers l'avenue des Champs-Elysées où la situation est actuellement tendue, sans qu'il y ait pour le moment des violences. Les manifestants scandaient "Le roi Macron donne des miettes aux gueux", "Le mépris ça suffit", "Macron, démission", "Référendum d'initiative citoyenne". Mais les manifestants ont été délogés à coups de gaz lacrymogènes à la frontière franco-espagnole. Des perturbations de la circulation ont été signalées à la frontière belge et un barrage de 200 manifestants a entraîné le blocage de la circulation sur l'autoroute au poste-frontière avec l'Italie de Vintimille. A Strasbourg, une centaine de "gilets jaunes" ont bloqué la route d'accès au pont de l'Europe, frontalier avec l'Allemagne, avant d'être délogés par les forces de l'ordre, ont indiqué les médias. La manifestants promettent en tout cas de maintenir leur mouvement et se disent restés mobilisés pour d'autres actes. Face à la détermination du mouvement, plusieurs analystes estiment que seule une réponse politique "forte" du président Macron, actuellement en visite au Tchad, peut apaiser définitivement la colère des Français, soutenant s'attendre, après la fin de la crise, à une façon de gouvernance du chef de l'Etat français.