La pièce de théâtre, "Tahcil El Hacel", une satire qui met en garde contre l'anéantissement de la Nation arabe, est, à son tour, entrée, vendredi à Alger, en compétition du 13e Festival national du théâtre professionnel (Fntp), dans une ambiance de grands soirs. Le nombreux public du théâtre national, Mahieddine-Bachetarzi, a pu apprécier les évènements rocambolesques du spectacle "Tahcil El Hacel" (enfoncement du tourmenté dans davantage de problèmes), produit par le Théâtre régional d'Oum El Bouaghi et mis en scène par Lahcène Chiba (qui a expliqué le titre de la pièce), sur un texte de Ali Tamert. Une simulation théâtrale, visant à montrer ce qui se passe dans l'imaginaire de tout un chacun, a donné lieu à un microcosme social, rendu par un jeune couple, qui va assister impuissant à une succession d'intrusions d'inconnus masqués dans leur maison, s'apparentant à différentes factions rivales, en guerre à plusieurs endroits dans les pays arabes. S'autodétruisant les uns les autres, les auteurs de cette "violation de domicile caractérisée", enfants d'une même et grande nation, vont s'entretuer, symbolisant leur mort par le jet de leurs masques dans la corbeille à ordures, montrant ainsi, "à quoi ils en sont arrivés", explique Lahcène Chiba. Dans une satire, puisant dans le registre des théâtres, grotesque et absurde, et s'inspirant dans la direction d'acteurs des méthodes biomécaniques de Meyerhold, le couple, image du peuple algérien dans leur maison, l'Algérie donc, bien qu'il essaye de discuter avec les parties en conflit, observe une neutralité affichée, à travers le gris des accoutrements qu'il portait. La trame, au fil "fragile", a été nourrie par plusieurs situations distinctes qui prennent chaque fois fin avec l'intervention violente du personnage interprétant l'histoire, qui apparait déchirant les pages qu'il venait tout juste de consacrer à l'évènement qui venait de se terminer par la mort de son (ou ses) auteurs. Le public, savourant chaque instant de la pièce dans l'allégresse et la volupté, a longtemps applaudi les artistes, dont certains étaient en pleurs, à l'issue de la représentation. Ouvert le 22 décembre dernier, Le 13e Fntp se poursuit jusqu'au 31 du même mois, avec au programme de samedi, les spectacles, "Yalil, Ya Aïn" du TR de Constantine et "Baccalauréat" du TR de Mostaganem. Au-delà des spectacles en compétitions au nombre de dix-huit, le Théâtre municipal d'Alger-Centre accueille huit autres spectacles en off.