Les éléments du mouvement "Ansarallah (Houthis) ont commencé à se retirer samedi du port de Hodeida, une ville clé de l'ouest du Yémen, en application d'un accord conclu avec le gouvernement début décembre, a indiqué un responsable de l'ONU. Ce responsable a précisé que les éléments houthis avaient commencé à quitter le port dès minuit (vendredi 21H00 GMT). Les Houthis ont commencé "la première phase de redéploiement (en se retirant) du port de Hodeida", a confirmé un responsable du mouvement Ansar Allah à l'agence de presse yéménite Saba. L'accord parrainé par l'ONU et conclu en Suède prévoit une trêve qui est déjà entrée en vigueur le 18 décembre à Hodeida, principal front du conflit et point d'entrée de l'essentiel des importations du pays et des aides humanitaires. Une nouvelle réunion de ce comité est prévue le 1er janvier afin de discuter d'un retrait complet, a précisé l'ONU dans un communiqué. L'ONU a également affirmé qu'un convoi d'aide humanitaire devrait partir de Hodeida samedi, en direction de la capitale Sanaa aux mains des Houthis. "Pour établir des mesures de confiance, les parties ont accepté de commencer à ouvrir les corridors humanitaires bloqués, avec en premier lieu la route Hodeida-Sanaa, puis d'autres routes suivront une à une", écrit l'ONU. Toutefois, la trêve reste fragile: dans les faits, les combats, escarmouches et autres échanges de tirs n'ont pas réellement cessé depuis son entrée en vigueur alors que les deux parties s'accusent mutuellement de la violer. Des sources sur place à Hodeida ont indiqué que les forces loyalistes et les Houthis avaient brièvement échangé des tirs durant la nuit alors que les avions de la coalition militaire sous commandement saoudien avaient été entendus samedi matin. Outre le cessez-le-feu, l'accord de Suède prévoit un échange de quelque 15.000 prisonniers ainsi que des mesures pour faciliter l'acheminement de l'aide à Taëz (sud-ouest), ville aux mains des loyalistes et assiégée par les Houthis. Les pourparlers interyéménites doivent reprendre fin janvier. L'aéroport de Sanaa, fermé depuis presque trois ans aux vols commerciaux, sera au centre de ces discussions, selon l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths. La crise au Yémen, entre les forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi et le mouvement Ansar Allah, s'est intensifiée en mars 2015 avec l'intervention de la coalition militaire sous commandement saoudien aux côtés des forces gouvernementales. Le conflit a fait au moins 10.000 morts depuis 2015 et provoqué la pire crise humanitaire au monde et jusqu'à 20 millions de personnes sont "en situation d'insécurité alimentaire", selon l'ONU.