Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé jeudi au "dialogue" au Venezuela pour empêcher une "escalade" qui mènerait au "désastre", suite à la tentative d'usurpation du pouvoir par le président du parlement Juan Guaido, qui s'est autoproclamé "président en exercice" du pays devant ses partisans, lors d'une manifestation à Caracas. "Nous espérons que le dialogue soit possible pour éviter une escalade menant à un conflit qui serait un désastre pour la population du pays et pour la région", a indiqué M. Guterres lors d'une interview en marge du Forum économique mondial de Davos, diffusée via Facebook. Juan Guaido, président du parlement vénézuélien, s'est déclaré mercredi "président" par intérim, défiant le président Nicolas Maduro et créant un climat de très haute tension dans le pays, mais aussi des frictions diplomatiques internationales. "Des gouvernements souverains ont la possibilité de décider ce qu'ils veulent" quand il s'agit de reconnaître lequel des deux est le président légitime, a ajouté M. Guterres. Pour sa part, la haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, la Chilienne Michelle Bachelet, s'est déclarée "très préoccupée" par la situation au Venezuela. "Nous souhaitons qu'il y ait une solution pacifique", a-t-elle affirmé en marge du Forum de Davos, prônant elle aussi "le dialogue". Les Etats-Unis, le Canada et nombre de pays d'Amérique Latine, le Brésil en tête, ont reconnu Juan Guaido comme président, tandis que l'Union européenne appelle à des élections et à écouter la "voix" du peuple au Venezuela. De son côté, le ministre des Affaires étrangères espagnol Josep Borrel, réagissant à un tweet du président français Emmanuel Macron qualifiant l'élection du président vénézuélien Nicolas Maduro d'"illégitime", s'est agacé jeudi du "premier rôle" que veulent "jouer certains". Interrogé au sujet de la position de l'Espagne, juste après la diffusion du tweet, Josep Borrell a rétorqué devant la presse à Madrid: "qu'est ce que cette position ajoute à la déclaration d'hier" exprimée au nom des 28 par la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini?. "Si certains veulent tenir le premier rôle, qu'ils le fassent", a-t-il ajouté. "Que voulez-vous? Que nous disions la même chose ?", a-t-il interrogé. Parlant au nom des 28, la Haute représentante de l'UE, Federica Mogherini, avait appelé mercredi à écouter la "voix" du peuple du Venezuela et elle avait réclamé des élections "libres", sans suivre à ce stade les Etats-Unis qui ont reconnu Juan Guaido comme "président" par intérim. Moscou a quant à elle dénoncé une "ingérence étrangère" dans les affaires du Venezuela, qu'elle considère comme une "voie vers l'arbitraire et le bain de sang". La Turquie a, elle, apporté son soutien au président actuel Nicolas Maduro.