Un accord de partenariat sur la mise en œuvre initial du projet de gestion intégrée du complexe de zones humides de Guerbes-Sanhadja de Skikda, a été signé mercredi à Alger entre le ministère de Affaires étrangères, le Programme des nations unis pour le développement (PNUD) et la Direction générale des forêts (DGF). "Le projet qui s'inscrit dans le cadre de la politique nationale de conservation des zones humides, de la biodiversité et du développement durable, a été élaboré, en partenariat avec le PNUD", a indiqué un expert de cette instance onusienne en Algérie, Sofiane Dih, lors de la présentation du projet à la ferme pédagogique de Zéralda (Alger). "Il porte sur la consolidation de 75 hectares de cordon dunaire du complexe des zones humides de Guerbes-Sanhadja, ce qui permettra de renforcer la protection contre les inondation, le contrôle de l'érosion, l'amélioration de la qualité de l'eau, la séquestration du carbone", a précisé M. Dih. Il vise également la réhabilitation et la valorisation de la région à travers l'utilisation rationnelle de ses ressources en eaux, selon le même intervenant. Outre, sa portée écologique, le projet permettra, selon lui, d'offrir des possibilités de loisirs et de sécuriser les populations qui habitent à proximité de ces zones humides, comme il contribue à leur développement économique et social. A ce propos, il a souligné l'intention des initiateurs de ce projet à faire bénéficier la wilaya d'un tourisme durable à travers l'amélioration des espaces naturels et la préservation de sa richesse écologique, l'encouragement des activités artisanales à base de produits locaux et la valorisation des activités économiques écologique et génératrices de richesse. "Nous escomptons atteindre ce résultat en impliquant les communautés locales via un processus participatif", a-t-il assuré. Dans le cadre de la promotion des services socioéconomiques, il a cité le projet d'exploitation du figue de barbarie, qui est une espèce disponible dans la région. Le représentant du PNUD en Algérie, Edewin Carrié a déclaré pour sa part que le projet cofinancé par le gouvernement algérien et la Fondation Coca Cola pour des montants respectifs de 100. 000 dollars et 300.000 dollars devraient contribuer à la protection du patrimoine naturelle de l'Algérie qui est riche en zones humides. L'Algérie compte 2.375 zones humides apparentes dont 2.056 zones humides naturelles et 319 artificielles réparties en 16 complexes et 103 sous complexes s'étendant sur une superficie de 98.694.655 hectares. Le pays a intégré la convention Ramsar en 1982 et a classé, à ce jour, 50 sites sur la liste Ramsar des zones humides d'importance mondiale. A l'issue de la cérémonie de signature de la convention MAE-PNUD-DGF, des experts ont fait remarquer que l'augmentation des populations vivantes à proximité des zones humides a entrainé la surexploitation de ses espaces causant parfois une rupture de l'équilibre biologique qui menace leur pérennité. Ils ont soulevé par ailleurs le problème de l'utilisation de techniques de production intensive à la place des pratiques traditionnelles, le développement de l'industrie, le rejets des eaux usées qui ont entrainé la dégradation des zones humides. Ils ont également souligné le rôle de la DGF, qui est en charge de la mise en œuvre de ce projet, et qui a entrepris des projets permettant la conservation des zones humides, notamment l'élaboration d'un inventaire de ces espaces et de plans de gestion ,la contribution à l'établissement mondial des zones humides par l'imagerie satellitaire, le renforcement des capacités nationales en matière de gestion intégrée de zones humides et élaboration d'un programme d'éducation environnementale national.