Le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche, Abdelkader Bouazghi a indiqué, lundi devant l'Assemblé populaire nationale (APN), que l'institution de l'Ordre national de vétérinaires, prévu par un projet de loi modifiant la loi 88-08 du 28 janvier 1988 relative aux activités de médecine vétérinaire et à la protection de la santé animale, permettra l'amélioration de la santé animale mais aussi la santé publique en Algérie. Lors d'une plénière présidée par Mouad Bouchareb, le ministre a fait savoir que le but principal escompté de la révision de 1988 est l'institution d'un Ordre national des vétérinaires estimés à 20.000 praticiens, dont 3000 fonctionnaires, à même de permettre aux vétérinaires d'exercer leur profession dans les règles de l'art. Les dernières statistiques montrent que 75% des maladies affectant l'homme sont d'origine animale, d'où le rôle essentiel du vétérinaire dans la préservation de la santé publique, a indiqué le ministre qualifiant la médecine vétérinaire de sensible et stratégique pour la sécurité alimentaire et la santé de l'homme. Ainsi, l'amendement vise l'institution un nouvel organe de médecine vétérinaire, à savoir "l'Ordre national des vétérinaires" afin de mettre la législation algérienne vétérinaire au diapason des normes internationales et assurer une organisation rigoureuse à cette activité à partir des conditions d'octroi de licence pour l'exercer de la profession au respect de la déontologie. L'amendement proposé introduit une condition supplémentaire pour l'octroi de licence pour exercer la profession de médecin vétérinaire, à savoir l'inscription à la liste de l'Ordre national des vétérinaires devant être crée au termes du présent projet de loi, en sus des conditions déjà arrêtées, à savoir la nationalité algérienne, le diplôme de vétérinaire, l'inscription auprès de l'Autorité vétérinaire nationale, l'absence d'un état pathologique compatible avec l'exercice de la profession et d'une condamnation infamante. Le projet de texte prévoit également huit (08) nouveaux articles définissant les missions de l'Ordre national des vétérinaires, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière en s'appuyant sur les abonnements de ses membres et les dons pour financer son activité. L'un de ces articles institue "la liste de l'Ordre national des vétérinaires" qui regroupe l'ensemble des médecins vétérinaires, un autre habilite l'Ordre national à créer un conseil national, des conseils régionaux et des bureaux au niveau des wilaya ayant pouvoir en matière de discipline et de sanction. Par conséquent l'Ordre sera juridiquement habilité à imposer les sanctions nécessaires à ceux qui transgressent les règles d'éthique et de déontologie, a fait savoir le ministre. Le projet de loi institue, dans ce sens, un Code de conduite définissant les devoirs et droits des vétérinaires en matière de respect de la législation. L'Ordre des vétérinaires, ajoute M. Bouazghi, veillera à la valorisation des résultats des études et recherches scientifiques et à leur exploitation dans les pratiques vétérinaires outre la gestion des conflits entre les vétérinaires et les opérateurs du secteur. Dans son rapport préliminaire présenté par la rapporteur, Houria Oulebsir Khenas, la Commission de l'Agriculture, de la pêche et de la protection de l'environnement à l'APN a appelé à soumettre les médecins vétérinaires à la prestation de serment avant l''entrée en exercice de leur profession. La Commission a demandé, également, de conférer la qualité de "police judiciaire" aux vétérinaires tout en accélérant la promulgation des textes réglementaires et d'application relatifs au texte législatif après son adoption.