Le coût des dégâts assurés sont de l'ordre de 200 millions d'euros depuis le début en France du mouvement des "gilets jaunes", a indiqué mardi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire. "J'estime désormais, après les événements de samedi, en liaison avec la Fédération française de l'assurance (FFA), ce coût global des sinistres à 200 millions d'euros", a déclaré le ministre devant les membres de la commission des Lois et des Affaires économiques du Sénat, deux jours après les scènes de violences qu'avait connues l'avenue des Champs-Elysées où des saccages et pillages de boutiques de marque ont été commis par des casseurs et des ultras. Lundi, la Fédération française de l'assurance (FAA) avait estimé le coût des dégâts à 170 millions d'euros. D'ailleurs les violences de samedi en plein cœur de Paris ont conduit au limogeage du préfet de police Michel Delpuech, remplacé par Didier Lallement, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine (Bordeaux) qui lui-même gère chaque samedi la crise des "gilets jaunes" et les débordements. Aussi, des médias ont rapporté, selon des sources sécuritaires, que le Directeur de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), Frédéric Dupuch, et le directeur de cabinet du préfet, Pierre Gaudin, ont été limogés. A la fin du mois de février, le commissariat aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe avait, pour sa part, demandé à la France de "mieux respecter les droits de l'homme", de "ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique" et de "suspendre l'usage du lanceur de balle de défense (LBD)" lors des manifestations des "gilets jaunes". Pourtant en France, le défenseur des droits Jacques Toubon avait également demandé la suspension de l'usage des LBD en raison de leur "dangerosité" et de leurs "risques disproportionnés". Depuis le 17 novembre, plus de 13.000 tirs de LBD ont été recensés et 83 enquêtes ont été ouvertes, selon le ministère de l'Intérieur. Depuis cette date, le journaliste indépendant David Dufresne compile sur son compte Twitter les violences policières, recensant 547 signalements avec un bilan d'un mort, 222 blessures à la tête, 22 éborgnés et 5 mains arrachées.