Les Algériens établis en France ne se sont pas démobilisés dimanche organisant une grande manifestation à Paris pour réitérer leur revendication principale "le changement radical du système politique en Algérie", a-t-on constaté. Cette cinquième mobilisation des Algériens, née de la décision de présenter la candidature du président sortant Abdelaziz Bouteflika pour un 5e mandat, alors qu'il a affirmé qu'il n'en a jamais été question, a connu plus d'organisation. Les organisateurs de cette mobilisation ont délimité, avec des rubans, les zones de la manifestation au niveau de la place de République, interdisant même aux participants d'escalader le monument historique de la place. Ils ont procédé également à la régulation de la circulation routière aux alentours de la place, tout en ramassant les ordures laissées par les manifestants. Les drapeaux algériens inondaient la place de la République donnant l'impression qu'elle a été déplacée quelque part en Algérie. Le rassemblement est devenu au fil du temps une aubaine pour les commerçants de fast-food qui se sont installés en pleine place de la République. Les manifestants, par milliers, revendiquaient durant leur rassemblement le départ du régime actuel ainsi que de ses responsables, prônant la mise en place "d'une nouvelle constitution" qui donnera naissance à "une nouvelle République et d'un Etat de droit". Dans les pancartes et banderoles portées par les manifestants on pouvait lire : "Pour l'Algérie, on refuse tout pouvoir bâti sur l'instrumentalisation de la religion, du mensonge, de la peur et de la violence", "l'Etat appartient à la nation et non pas à un clan", "Une deuxième République citoyenne, civile, démocratique et moderne", "Le peuple uni dans une Algérie indivisible", "Ni Lamamra ni Bedoui, c'est au peuple de décider" et "Pour une Algérie souveraine et sans tutelle". Cette fois-ci, le dispositif sécuritaire mis en place s'est fait très discret. D'autres villes de France, comme Marseille, Lille, Toulouse ou Lyon, ont connu des manifestations similaires où des milliers d'Algériens se sont de nouveau rassemblés dans une atmosphère festive avec les mêmes revendications.