Des spécialistes en droit constitutionnel ont réagi à la solution à la crise politique actuelle préconisée mardi par le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP), à savoir l'application de l'article 102 de la Constitution, estimant qu'elle constitue la "seule alternative" constitutionnelle pour préserver la stabilité du pays. Pour le professeur de droit constitutionnel, Walid Laggoune, l'application de l'article 102 de la Loi fondamentale, enclenchant la procédure de déclaration de l'état d'empêchement du président de la République, est "la seule alternative et le seul instrument juridique et constitutionnel" qui existent pour éviter une situation en dehors du cadre constitutionnel. Le professeur Laggoune, qui s'est réjoui que l'Armée nationale populaire (ANP) se soit prononcée "en faveur de l'expression populaire", a indiqué à l'APS, qu'il appartient maintenant au président du Conseil constitutionnel de déclarer l'état d'empêchement, conformément aux prérogatives que lui confère la Constitution en la matière. "Devant l'obstination du Président de ne pas répondre à l'expression populaire, il ne restait que l'alternative de la déclaration de l'empêchement", a-t-il affirmé, se réjouissant également "qu'on soit revenu au texte de la Constitution" avant le 28 avril, date de l'expiration du mandat du président de la République en exercice. Elle a considéré qu'il est dans l'intérêt du peuple, "du moins dans la phase actuelle", d'accepter le proposition du général major Gaïd Salah. Le chef d'état-major de l'ANP a estimé mardi "nécessaire, voire impératif d'adopter une solution pour sortir de la crise, qui répond aux revendications légitimes du peuple algérien, et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l'Etat". Il a ajouté que cette solution, "à même d'aboutir à un consensus de l'ensemble des visions, et faire l'unanimité de toutes les parties", permet de prévenir "toute situation incertaine", tout en s'inscrivant "exclusivement" dans le cadre constitutionnel, constituant "l'unique garantie pour la préservation d'une situation politique stable".