OUZOU - La formation continue et la coordination entre les différents intervenants permettront d'améliorer la qualité de prise en charge des autistes, ont affirmé, mardi à Tizi-Ouzou, des médecins spécialistes. Intervenant lors d'une journée scientifique de sensibilisation sur l'autisme, organisée par l'Etablissement hospitalier spécialisé en psychiatrie (EHS) d'Oued Aissi, le Pr. Seddik Bekkou (pédopsychiatre à l'EHS Cheraga, Alger,) a relevé un "manque de coordination entre les intervenants dans ce domaine et de formation pour une meilleure qualité dans la prise en charge de ce trouble". "L'Algérie compte 16 services de pédopsychiatrie, dont 8 universitaires, 106 centres psychopédagogiques et plusieurs associations, mais chacun œuvre seul", a déploré le Pr. Bekkou, tout en insistant sur l'importance de la pluridisciplinarité pour améliorer le diagnostique, éviter des erreurs de diagnostic et donner une réponse "très fiable" aux parents par rapport à ce problème d'introversion. Le Pr. Tabti Madjid qui a présenté un état des lieux de l'autisme en Algérie a préconisé, quant à lui, une approche pluridisciplinaire par des équipes constituées de pédopsychiatres, orthophonistes, psychométriciens, neuro-pédiatres, ophtalmologues et spécialistes en ORL, pour ne pas confondre les troubles de l'autisme avec d'autres troubles ou maladies tel que la eccéité ou la surdité. S'agissant de la prise en charge de l'autisme, le Pr. Bekkou et le Dr Nedri ont insisté sur le dépistage précoce et la sensibilisation des parents sur les signes annonciateurs d'un trouble autiste, tel que l'absence d'échange avec la mère, l'indifférence au monde sonore, l'absence de vocalisation, un intérêt compulsif pour des objets insolites, un défaut de contact, absence d'angoisse de séparation, troubles du langage et l'auto agressivité. "Le dépistage précoce de l'autisme est essentiel afin de mettre en place une prise en charge adaptée le plutôt possible", ont souligné ces spécialistes. Cette prise en charge repose sur une démarche intégrative (scolaire, socio-professionnelle et sociétale) en proposant à chaque enfant une prise en charge en fonction de son état et de ses besoins spécifiques", a observé le Pr. Bekkou.