Des centaines de milliers d'Algériens ont battu le pavé à travers les wilayas du pays pour réclamer, en ce 10e vendredi consécutif, le départ de "tout le système" et une justice "libre", ont constaté les correspondants de l'APS. Au dixième vendredi du mouvement populaire, des milliers de citoyens ont encore une fois investi les rues dans les wilayas de l'Est pour appeler au départ de "tout le système et à la liberté de la justice". A Constantine, Guelma, Annaba, Mila, Oum El Bouaghi et Batna, des jeunes et des moins jeunes, ainsi que les femmes ont, en force, arpenté les centres villes de ces cités, déployant l'emblème national et brandissant des banderoles sur lesquelles est écrit : "Yatnhaw ga3" (Tout le système doit partir) et "Justice absolue et non sélective". D'El Tarf, de Souk Ahras, de Tébessa et de Khenchela, Sétif et Biskra, les milliers de citoyens qui ont sillonné les villes, ont réitéré leur appel pour le départ des "3B", le chef de l'Etat par intérim, le Premier ministre et le président de l'APN, entonnant également Djeich-chaâb khaoua khaoua" Armée et peuple sont frères). Les manifestants, à travers l'ensemble des wilayas de l'Est, ont également brandi des banderoles sur lesquelles ils affirment continuer le Hirak (mouvement populaire), enclenché le 22 février dernier. "Le peuple est prêt à poursuivre son mouvement populaire jusqu'au départ de la"issaba" (bande)", pouvait-on lire sur les pancartes brandies depuis plusieurs chefs lieux de wilayas et secondes agglomérations. Au centre du pays, des milliers de citoyens se sont mobilisés pour le 10eme vendredi consécutif en participant à des marches pacifiques, pour réitérer leur demande pour un "changement radical du système", "le départ de tous ses symboles" et le "jugement des corrompus". A Blida, Tipasa, Ain Defla, Chlef et Medéa, les citoyens ont rejoint, juste après la prière, les lieux de départ des marches pour réaffirmer leur détermination à poursuivre leur mouvement de protestation, enclenché le 22 février dernier, jusqu'à la satisfaction de leur revendications dénonçant les tentatives de mettre en avant des "personnalités à la solde du régime". La marche de la wilaya de Chelf a été marquée par l'apparition de jeunes portants des gilets oranges qui avaient pour mission d'encadrer la manifestation, de préserver son caractère pacifique et de prévenir toute forme de violence. Les marcheurs qui ont réitéré leur soutien à l'institution militaire en scandant "Djeich chaab Khawa Khawa" (peuple et armée sont des frères), ont aussi lancé un appel pour mettre fin à la "Issaba" (bande) qui a ruiné le pays, des années durant. Dans les wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira, Bejaia et Boumerdes, les manifestants qui ont sillonné les artères principales de ces villes, dans une ambiance festive, ont demandé à travers les pancartes et banderoles déployées et les slogans scandés, le départ de "tous les représentants du régime actuel", l'instauration d'une "véritable démocratie", une "justice indépendante" et un Etat de droit. A Tizi-Ouzou, des marcheurs ont mis en scène l'arrestation d'un des symboles du régime. Dans l'Ouest du pays, des milliers de citoyens ont organisé dans marches pacifiques imposantes réclamant notamment un changement "radical" du système et la lutte contre la corruption. A Oran, les manifestants ont réitéré les revendications de changement radical du système et exprimant leur attachement à l'Armée nationale populaire. A Mostaganem, des milliers de citoyens dans la rue ont réclamé le départ ce qui reste des symboles du système et la poursuite de ceux impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation des deniers public. A Tlemcen, la participation a été plus importante que les marches précédentes, s'ébranlent depuis la place de la grande Mosquée au centre-ville et empruntant les principales artères jusqu'à haï "Imama". Les manifestants ont scandé les mêmes slogans avant de ses disperser dans un calme total. A Sidi Bel-Abbes, la nouveauté est l'apparition de groupes de jeunes habillés de gilets oranges qui oeuvrent pour la préservation du caractère pacifique du mouvement. A Relizane, Saïda, Aïn Témouchent, Tissemsilt, El Bayadh et à Naama, ce sont des centaines de citoyens qui ont participé à des marches pacifique appelant à un changement radical. Dans le Sud du pays, les citoyens sont redescendus dans la rue afin de renouveler leur appel à un changement politique "profond". Les manifestants sont sortis après la prière d'El-Asr et ont marché pacifiquement à travers les principales artères des grandes villes, telles que Ouargla, Touggourt, El-Oued, Adrar et Tindouf, pour appeler à un changement "radical" et au départ de l'ensemble des figures du système, dont Bensalah et Bedoui. Les marcheurs ont longuement appelé aussi à la lutte contre la corruption et à la préservation de la Nation et de l'unité nationale, tout en mettant l'accent sur la souveraineté du peuple. En nombre relativement moindre du fait de la chaleur qui commence à envelopper la région, ils ont repris aussi leur appel à respecter le caractère pacifique du mouvement populaire et ont exprimé leur rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires du pays.Encadrées par un dispositif de sécurité, déployé dans les points névralgiques des villes pour éviter tout dérapage, les manifestations se sont déroulées dans le calme.