La ministre française des Armées, Florence Parly, a indiqué mercredi que l'Union européenne pourrait envisager des sanctions contre l'Iran si ce dernier suspendait certains de ses engagements de l'accord nucléaire signé en 2015. "Cela fait partie des choses qui seront examinées. Si ces engagements n'étaient pas respectés, naturellement cette question serait posée", a-t-elle réagi sur les ondes de BFMTV par rapport à l'annonce de Téhéran de cesser de limiter ses réserves d'eau lourde et d'uranium enrichi. La décision de l'Iran a été notifiée officiellement mercredi aux ambassadeurs des pays faisant encore partie de cet accord (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) après le retrait unilatéral des Etats-Unis de ce pacte il y a exactement un an, selon le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, en visite à Moscou. Par ailleurs, une source de l'Elysée, citée par des médias, a indiqué pour sa part que les pays européens doivent réagir collectivement et de façon "extrêmement claire" depuis Bruxelles aux annonces de Téhéran. Ils ont également noté "avec préoccupation" la décision de ne pas renouveler intégralement les exemptions concernant certains projets de non-prolifération nucléaire dans le cadre du Plan d'action global commun (Joint Comprehensive Plan of Action, JCPoA), estimant que la levée des sanctions relatives aux questions nucléaires est un "élément essentiel" du Plan d'action global commun. Ils se sont dit "profondément convaincus" que le Plan d'action global commun est "essentiel" pour accroître la stabilité et la sécurité dans la région du Moyen-Orient, soulignant leur "attachement constant" au Plan d'action global commun, "élément crucial" du régime global de non-prolifération nucléaire et "essentiel pour notre sécurité nationale et européenne partagée". Vendredi, rappelle-t-on, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles "restrictions" au programme nucléaire civil iranien pour renforcer sa "pression maximale" contre Téhéran, tout en renouvelant les autorisations pour trois projets en cours dans le cadre de l'accord de 2015, dont Washington s'est retirée sur décision de Donald Trump. "A compter du 4 mai, toute assistance pour étendre la centrale nucléaire de Bouchehr au-delà de son réacteur existant", construit par la Russie, "sera passible de sanctions" américaines, a annoncé la porte-parole du département d'Etat américain Morgan Ortagus dans un communiqué.