Les manifestants ont battu le pavé pour le 12e vendredi consécutif à Alger et dans d'autres Wilayas, poursuivant leurs marches populaires et pacifiques pour revendiquer un "changement radical du système politique", l'instauration d'une "démocratie réelle" et "la poursuite en justice de tous ceux qui sont impliqués dans des affaires de corruption", ont constaté des journalistes de l'APS. Malgré les aléas du jeûne et un temps chaud avec des températures estivales ayant frôlé les 30 degrés, la mobilisation des manifestants ne s'est pas essoufflée en ce premier vendredi du mois de Ramadhan qui a coïncidé avec le 5ème jour du mois sacré, maintenant la même dynamique et les mêmes revendications relatives au "changement radical" et à "l'instauration d'une démocratie réelle". Arpentant les rues de la capitale sous un soleil de plomb, les manifestants ont réitéré leurs revendications habituelles, insistant notamment sur le départ de tous les symboles du système. En ce sens, on pouvait lire sur les banderoles et pancartes : "Pour le départ des autres B" (Bensalah, Bedoui et Bouchareb), "Poursuite en justice de tous les symboles du système", "Pour une commission indépendante de surveillance des élections", "Djeich, chaab khaoua khaoua" (Armée et peuple sont frères), et "Non à l'élection présidentielle du 4 juillet". A la Grande Poste et à la Place Maurice Audin, des tables ont été dressées pour organiser un f'tour collectif avec certains manifestants venues des wilayas limitrophes ou des quartiers environnants, car la finalité c'est de partager le f'tour entre Algériens "kahaoua khaoua" (entre frères), ont lancé des manifestants. Les marches de ce vendredi sont intervenues après le placement, dimanche dernier, en détention provisoire de Athmane Tartag, Mohamed Mediene et Saïd Bouteflika pour "atteinte à l'autorité de l'Armée" et "complot contre l'autorité de l'Etat", sur décision du juge d'instruction militaire près le tribunal militaire de Blida. Dans le cadre de la même enquête, Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a été également placée hier jeudi en "détention provisoire" par le tribunal militaire de Blida dans une prison civile de cette wilaya.