Les marches pacifiques réclamant le changement radical et le départ de tous les symboles du système se sont poursuivies, pour le dixième vendredi consécutif, à Alger et dans les différentes wilayas du pays. En cette journée printanière, la mobilisation n'a pas faibli, comme ce fut le cas à Alger où des dizaines de milliers de citoyens ont pris d'assaut, dès le matin, les principales artères avant de se regrouper, comme à l'accoutumée, au niveau de l'esplanade de la Grande Poste et de la Place Maurice Audin. Venus seuls, en groupes ou en familles, les manifestants, dont certains drapés de l'emblème national, ont scandé des slogans revendiquant le changement radical du système et exprimant leur rejet à toute initiative s'inscrivant contre la volonté du peuple, ont constaté des journalistes de l'APS. Vers les coups de 14h, juste après la prière du vendredi, des groupes de citoyens se sont ébranlés vers le centre de la capitale, constituant une véritable marée humaine, tout en scandant les slogans habituels à l'instar de "Silmya Silmya" (pacifique, pacifique...) et "partez tous". Les manifestations de ce vendredi interviennent suite à l'ouverture d'enquêtes et de poursuites judiciaires contre des hommes d'affaires et d'anciens responsables politiques impliqués dans des affaires de corruption et de dilapidation de deniers publics. Pour le second vendredi consécutif, le Tunnel de la Faculté, au niveau de la Place Maurice Audin, a été fermé par un dispositif sécuritaire important. Pour éviter tout éventuel dérapage, des jeunes volontaires ont formé une haie d'honneur entre les services de l'ordre et les manifestants au niveau de cet endroit devenu emblématique au fil des semaines. Les manifestants se sont dispersés avant 18h00, un peu plus tôt que d'habitude, cédant la place aux jeunes qui se portent bénévoles pour nettoyer les lieux, faisant ainsi montre d'un sens élevé de citoyenneté et de civisme.