Un rassemblement d'Algériens a été organisé vendredi après-midi à Paris près de l'ambassade d'Algérie en France pour exiger le départ "immédiat" du régime et l'instauration d'un Etat de droit. A l'initiative des collectifs "Libérons l'Algérie" et "Révolution du Sourire – du Rejet au Projet", le rassemblement n'est pas dirigé contre l'ambassade, mais les initiateurs ont voulu porter "haut et fort" les exigences populaires du hirak lancé il y a déjà trois mois près la représentation diplomatique algérienne Le rassemblement, qui avait un caractère pacifique, est soutenu par des associations comme "Izmulen pour les droits des At-Mzab", "Journalistes Nord-Africains (JNA), "Justice et Solidarité" et "l'Observatoire des droits et libertés pour l'Afrique du Nord". Le dispositif sécuritaire aux environs de l'ambassade a été renforcé et les manifestants ont été priés par la police de s'éloigner d'environ 200 mètres du siège, a-t-on constaté sur place. Dans un manifeste diffusé aux participants, les initiateurs ont dénoncé un "pouvoir de fait qui, depuis 1962, usurpe la légitimité et confisque le droit au peuple algérien à disposer de lui-même", soulignant que le peuple algérien, dans son ensemble, "aspire à la construction d'une véritable République démocratique et sociale". "Le moment est inédit, il est même historique. Toutes les catégories de la société algérienne, y compris notre diaspora, se mobilisent dans la rue pour imposer le départ du régime", ont-ils ajouté, déplorant qu'aux exigences populaires, "le pouvoir algérien ( ) oppose le mépris et l'arrogance". Parmi les revendications de ce rassemblement figurent, entre autres, "le départ immédiat du régime", "la libération immédiate des détenus politiques", "la primauté du politique sur le militaire", "la mise en place d'une transition démocratique" et "l'instauration d'un Etat de droit". Les manifestants, environ 200 personnes, ont exprimé leur refus à la tenue de l'élection présidentielle du 4 juillet prochain, affichant leur détermination à poursuivre le mouvement jusqu'à l'instauration d'une nouvelle République "dirigée par des responsables élus par le peuple".