La 14ème semaine de marches estudiantines a été marquée mardi à travers le pays par des appels à un changement radical du système de gouvernance, le rejet de l'élection prudentielle du 4 juillet, ainsi que l'exigence de comptes à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de l'argent public, ont constaté des journalistes de l'APS. Les milliers de jeunes manifestants ont également exprimé de manière pacifique leur attachement à l'unité du peuple, mais aussi au "lien fraternel" qui lie le peuple à l'armée, scandant les slogans habituels : "Yetnehaw ga3" (Qu'ils partent tous), "Djeich chaab khawa khawa" (Armée-peuple, frères) et "Silmiya silmiya" (pacifique, pacifique). Ainsi, chaque mardi en dépit des conditions de fortes chaleurs et de jeûne, les étudiants insistent à réitérer leur attachement aux revendications qu'expriment chaque vendredi des milliers d'Algériens dans les rues, dans le cadre de la dynamique populaire du 22 février dernier. Dans l'ouest du pays, des centaines de jeunes ont pris part à des marches et à des rassemblements, avec comme revendications le changement radical du système et la consécration d'un régime démocratique. Ils ont scandé des slogans et brandi des banderoles réclamant "le départ de tous les symboles du système", "la désignation d'un gouvernement formé de compétences nationales" et "le report de l'élection présidentielle" afin que le scrutin puisse se dérouler dans des conditions de transparence et de démocratie. Dans certaines wilayas, telles que Mostaganem, les enseignants se sont joints aux étudiants, ne ratant pas ce rendez-vous hebdomadaire pour réitérer leur attachement aux revendications du mouvement populaire et le rôle pionnier que doivent jouer les intellectuels dans cette phase particulière que traverse le pays. Les universitaires de l'Est du pays ont également organisé des marches pacifiques pour appuyer les revendications du Hirak, exprimer leur rejet de la présidentielle du 4 juillet et appeler au départ des trois B (Bensalah, Bedoui et Bouchouareb). Ils ont exigé aussi des comptes à toutes les personnes impliquées dans des affaires de corruption et de dilapidation de l'argent public, des élections libres et sous le contrôle populaire, l'application de la justice et de la loi, appelant à la désignation de personnalités consensuelles pour diriger la période de transition. Les étudiants affichaient des slogans comme : "exiger des comptes aux corrompus'' et "yatnahaou gaâ'' (qu'ils partent tous). Dans le centre du pays, une imposante marche ayant regroupé, en plus des étudiants, des enseignants, des avocats mais également des employés de plusieurs secteurs, a été organisée pour réitérer les revendications politiques appelant au départ de toutes les anciennes figures du système et rejetant l'élection présidentielle du 4 juillet prochain. Parallèlement aux marches estudiantines à Tizi-Ouzou, les robes noires ont répondu à l'appel de leur ordre local pour réitérer leur engagement dans la dynamique populaire en cours depuis février dernier. Dans le Sud du pays, aucun mouvement de protestation n'a été enregistré en raison des conditions climatiques particulières caractérisant la région. Néanmoins, un débat scientifique a été organisé en plein air par un groupe d'enseignants au pôle universitaire-2 d'Ouargla, dans le cadre d'une série de rencontres pour l'accompagnement du Hirak, à l'initiative de l'antenne locale du Conseil national des enseignants du supérieur.