Les réactions de la classe politique au discours à la Nation du chef de l'Etat, Abdelkader Bensalah, réitérant l'appel au "dialogue inclusif" pour poser les jalons du processus de concertation en vue de sortir de la crise, ont été mitigées entre accueil favorable et insistance sur la revendication du changement. Dans ce cadre, le Rassemblement national démocratique (RND) a accueilli favorablement "l'invitation" du chef de l'Etat à un dialogue national sérieux pour réunir les conditions d'une élection Présidentielle régulière, affirmant que "le peuple algérien a exprimé sa volonté souveraine pour le changement et il est temps d'appliquer l'article 8 de la Constitution à travers l'élection du président de la République, qui concrétisera ce changement ainsi que les réformes escomptées". "L'Algérie exhorte tous ses enfants nationalistes à se mettre autour de la table pour aller ensemble, dans les meilleurs délais, vers une élection présidentielle afin de garantir la stabilité politique et socioéconomique du pays", lit-on dans le communiqué du parti. Pour sa part, le Mouvement populaire algérien (MPA) a affiché "sa disposition à contribuer" à travers sa participation à faire aboutir ce dialogue, prôné par l'Etat algérien, soutenant que sa position est "une position de principe, partant de notre conviction que la solution à la crise actuelle que traverse notre pays passe inéluctablement par des concertations inclusives et franches entre les différents partenaires". Pour le MPA, ce dialogue mènera à une élection Présidentielle qui "est la solution politique et démocratique à même de permettre l'élection d'un nouveau président de la République, jouissant de la légitimité et de la crédibilité nécessaires pour conduire les différentes réformes exigées par le peuple". Néanmoins, il estime que "le retour au urnes dans les plus brefs délais doit être précédé de la mise en place d'une instance électorale indépendante qui veillera à garantir des élections transparentes et libres". De son côté, l'Alliance nationale républicaine (ANR) s'est félicitée du contenu du discours du chef de l'Etat, notamment l'appel à un dialogue national inclusif pour garantir les meilleures conditions d'une élection Présidentielle dans les plus brefs délais, soulignant que "cet appel s'inscrit en droite ligne avec la position constante exprimée par le parti depuis le début de la crise politique dans le pays, et qui considère que le dialogue inclusif, sérieux et non exclusif constitue la seule voie pour dépasser cette conjoncture complexe, dans le cadre de la solution constitutionnelle et électorale". A ce propos, l'ANR a appelé à nouveau l'ensemble des partenaires (partis politiques, société civile et représentant du Hirak) "à faire prévaloir impérativement les intérêts suprême de la nation sur les intérêts partisans ou personnels étroits et à engager, sans perte de temps, un dialogue responsable, réaliste et constructif permettant de répondre aux aspirations et aux revendications légitimes du Hirak populaire, et de concrétiser la volonté souveraine du peuple dans le cadre d'une Présidentielle crédible", mettant en avant la nécessité de commencer par dégager "un consensus sur l'instance indépendante chargée de l'organisation et de la supervision des élections". Le Mouvement El Islah, a également valorisé le contenu du discours de M. Bensalah, soulignant que le mécanisme de dialogue était "le moyen adéquat de rapprochement des vues et le plus à même de susciter un consensus national capable de sortir le pays de sa crise actuelle". Le président de cette formation politique, Filali Ghouini, estimé impératif "d'aller en urgence" vers des assises de dialogue et de concertation regroupant les différents acteurs afin de parvenir à "un large consensus national, dont les résultats allieront le texte constitutionnel et les solutions politiques inspirées de la Constitution, et ainsi élaborer d'une feuille de route consensuelle et sereine aboutissant le plus rapidement possible à l'échéance présidentielle". Par ailleurs, le Front des forces socialistes (FFS) a considéré que le discours du Chef de l'Etat visait "le maintien du statu quo et la résistance au changement" ainsi que l'application d'une feuille de route "afin de préserver un système stérile et usé au lieu de suivre la voie de la sagesse en répondant positivement aux revendications populaires". Pour le premier secrétaire national du FFS, Hakim Belahcel "les solutions politiques existent et ne demandent qu'à être prises en compte".