Une stratégie nationale pour la création de micro-entreprises, dans le cadre d'une exploitation durable des produits forestiers non ligneux (PFNL), est en préparation, ont indiqué lundi à Alger les responsables de la Direction générale des Forêts (DGF). Lors d'un point de presse tenu en marge d'un atelier national de planification du projet de valorisation de la filière des produits forestiers non ligneux (PFNL), organisé en coopération avec la l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la directrice nationale du programme PNFL auprès de la DGF, Khadra Achour, a expliqué que l'objectif de ce projet est de valoriser et de préserver une ressource qui est aujourd'hui "mal et sous-exploitée" dans le cadre informel. Pour ce faire, elle a recommandé de formaliser la filière PFNL, notamment avec l'encadrement et la formation des populations vivant près des domaines forestiers pour la création de micro-entreprises capable de contribuer à la préservation des sources souvent fragiles. Les PNFL sont définis par l'ensemble des biens, autres que le bois, produits par la forêt et capables de générer de la richesse animale ou végétale. Il a également relevé l'intérêt de donner la priorité aux espèces spontanées, celles déjà présentes sans l'intervention de l'homme, et de tenir compte de la disponibilité de la ressource pour ériger les produits les plus disponibles en priorité. Parmi ces PFNL à exploiter présents à travers le territoire national, le consultant a notamment cité le romarin, l'armoise blanche, le lichen, le laurier sauce, le thym, la camomille sauvage et le caroubier. Présent à cette rencontre, le représentant de la SARL Boublenza (entreprise algérienne activant dans l'exploitation et l'export du caroube et de ses dérivés), Chakib Boublenza, a relevé la difficulté pour son entreprise à récolter le caroube, notamment du fait de la rareté de la ressource. "Certains exploitants sont parfois obligés d'importer du caroube pour le transformer puis le réexporter", a-t-il témoigné, appelant à développer la plantation de ce type d'arbre en mettant à contribution les populations locales pour qui cela représenterait une source de revenu importante. "Au cours des dernières années, le prix du kilo de caroube est passé de 5 à 70 dinars, ce qui a poussé les populations à s'investir plus pour préserver les plants et améliorer les récoltes", a-t-il constaté, proposant la mise en place d'objectifs de développement des plantations sur le moyen terme et la formation des populations qui exploitent les PFNL aux différents métiers de la chaine de valeur de cette filière.