La ministre de l'Environnement et des Energies renouvelables, Fatma Zohra Zerouati, a qualifié, jeudi, d'"inadmissible" la catastrophe écologique survenue à la zone humide d'Oum Ghellaz où de milliers de poissons ont été découverts morts. En constatant de visu l'étendue de la catastrophe écologique survenue, il y a quelques jours, au niveau de la zone humide d'Oum Ghilaz, près d'Oued Tlelat, dans la wilaya d'Oran, où des milliers de poissons ont été retrouvés morts et a instruit les responsables locaux de prendre les mesures nécessaires pour que "tous les rejets vers le lac doivent stopper immédiatement". Selon la première responsable du secteur de l'environnement, le lac Oum Ghilaz est devenu, ces dernières années, un réceptacle de tous les rejets, notamment ceux provenant du pôle urbain d'Oued Tlelat et de la zone d'activité, précisant que pour s'enquérir des faits réels de cette catastrophe, une commission locale, composée du président de l'APC d'Oued Tlelat et les directions de wilaya des différents secteurs concernés s'est déplacée sur les lieux le jour même où la catastrophe a été constatée. D'autre part, le 25 juin 2019, le ministère a dépêché une équipe pluridisciplinaire composée d'inspecteurs, d'experts en biologie, d'un chercheur algérien volontaire de renommée internationale, ainsi que des cadres des organismes sous tutelle, à savoir l'Observatoire National de l'Environnement et du Développement durable et le Commissariat National du Littoral. La commission s'est rendue sur les lieux de la catastrophe et un premier constat sur les lieux a révélé que la première cause de la catastrophe conclue par les experts sur la mort des poissons est "l'asphyxie due à une très faible concentration d'oxygène dissous dans l'eau". Et en attendant de compléter l'ensemble des analyses, qui nécessitent de deux à cinq jours, des mesures ont été prises, à savoir le prélèvement d'eau par l'Observatoire National de l'Environnement et du Développement durable pour effectuer des analyses physico-chimiques, une prise d'échantillons de poissons pour analyse, l'enlèvement et l'enfouissement des poissons morts, l'organisation de visites de contrôle des unités industrielles environnantes d'Oued Tlelat et vérifier leurs rejets. D'autre part, la ministre s'est assuré que tous les moyens matériels et humains de la wilaya ont été mis en branle pour traiter le problème. En outre, la ministre a indiqué que les pouvoirs publics prévoient d'accélérer la concrétisation du projet relatif à la réalisation de la station de traitement des eaux usées qui est en cours de lancement par le ministère des ressources en eau. Par ailleurs, le ministère prévoit de classer le lac Oum Ghilaz, ainsi que les autres zones humides, dans l'une des catégories d'aires protégées, conformément à la loi relative aux aires protégées dans le cadre du développement durable, "ce qui devrait lui conférer un cadre réglementaire et protecteur contre toute forme de dégradation ou catastrophe similaire" et pouvoir ainsi préserver l'équilibre écologique dans ces zones humides, très importantes pour 'environnement, la faune et la flore. Cette catastrophe est la deuxième, après celle sui survenue en 2013, rappelle-t-on. Fatma Zohra Zerouati s'est ensuite rendue au lac Telamine, près de Gdyel, où le même constat des rejets des eaux usées a été fait, indiquant là également qu'une station de traitement des eaux usées s'impose en amont. La ministre de l'environnement achevé sa tournée au Centre d'Enfouissement Technique de Hassi Bounif où elle s'est enquis de ses activités. A noter que ce CET traite 80% des déchets de la wilaya d'Oran.