Les procédures de poursuite judiciaire enclenchées par la Justice, depuis plus de trois mois, concernant plusieurs dossiers de corruption impliquant d'anciens membres du Gouvernement, de hauts responsables et des hommes d'affaires, dont certains ont été placés en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire, et d'autres mis en liberté, se poursuivent à ce jour. L'instruction la plus récente concerne l'ex-ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, interdit de sortie du territoire national et poursuivi pour des faits à caractère pénal relatifs à la corruption. Depuis l'ouverture, début avril, par le Parquet général près la Cour d'Alger d'enquêtes préliminaires sur les affaires de corruption et de détournement de devises, la plupart des décisions prononcées par les différentes juridictions, en tête desquelles la Cour suprême, concernent le placement en détention provisoire. Dans ce sillage, le Conseiller instructeur près la Cour suprême a ordonné la mise en détention provisoire de l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, après l'avoir auditionné dans le cadre d'enquêtes anti-corruption concernant plusieurs affaires, dont celles de Mahieddine Tahkout (CIMA motors), Oulmi Mourad (Sovac), Hacène Arbaoui (Kia) et Mazouz Ahmed (Groupe Mazouz). Ahmed Ouyahia est poursuivi pour "octroi d'indus avantages à autrui lors de passation d'un marché en violation des dispositions législatives et règlementaires, abus de fonction, conflit d'intérêts, corruption lors de passation de marchés publics". La même juridiction avait aussi ordonné le placement de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal en détention provisoire, pour octroi d'indus avantages au titre de l'octroi de marchés publics et de contrats, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d'intérêts, blanchiment d'argent et participation au financement occulte de la campagne électorale concernant l'affaire Mazouz Ahmed. Il s'agit des mêmes chefs d'accusations hormis le blanchiment d'argent, retenus contre l'ancien ministre du Commerce, Amara Benyounes, placé aussi en détention provisoire. Les deux anciens ministres de la Solidarité nationale, Djamel Ould Abbes et Said Barkat, auditionnés dans le cadre d'affaires liées à la dilapidation de deniers publics, passation de marchés en violation des dispositions législatives et règlementaires et faux en écritures publiques, avaient été placés eux aussi en détention provisoire. Le Conseiller instructeur près la Cour suprême a ordonné en outre la mise en détention provisoire de l'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi après son audition dans le cadre de l'affaire Tahkout. Youcef Yousfi est poursuivi pour "octroi d'indus avantages à autrui lors de passation d'un marché en violation des dispositions législatives et règlementaires, abus de fonction, conflit d'intérêts, corruption lors de passation de marchés publics et dilapidation de deniers publics. L'ex PDG de Sonatrach, Meziane Mohamed, poursuivi pour plusieurs délits à savoir, octroi d'indus avantages à autrui, dilapidation de deniers publics et abus de fonction, a été placé, lui aussi, sous contrôle judiciaire. Dans ce sillage, le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed a placé 3 personnes impliquées dans l'affaire Arbaoui Hacène (propriétaire de la marque KIA) sous contrôle judiciaire. Il s'agit de l'ex-directeur général de la promotion de l'investissement au ministère de l'Industrie et des Mines ainsi que les deux frères de l'accusé principal (Arbaoui). Par ailleurs, plusieurs autres responsables ont été mis en liberté. Il s'agit du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, et ex-wali de Tissemsilet, Abdelkader Benmessaoud, auditionné par le Conseiller enquêteur concernant des faits à caractère pénal, concernant l'affaire Mahieddine Tahkout. L'actuel et l'ancien wali d'El-Bayadh, respectivement Khanfar Mohamed Djamel et Benmansour Abdellah, ainsi que l'actuel et l'ex-wali de Saida, Seif El Islam Louh et Djeloul Boukerbila, ont été mis en liberté. D'autres anciens responsables, comparaîtront prochainement devant la Justice après que la Cour suprême a ordonné la réouverture des dossiers "Sonatrach", "Khalifa" et "l'autoroute Est-Ouest".