Le leader du mouvement rifain au Maroc, Nasser Zefzafi et 5 autres militants de la contestation, actuellement en détention, ont demandé à être déchu de leur nationalité, ont rapporté samedi des médias locaux. Les six hommes ont adressé leur demande au ministre de la Justice et au procureur général du Roi près la Cour de Cassation en dénonçant l'instrumentalisation de la justice qui a rejeté les preuves de leur innocence, ont ajouté les mêmes sources citant un communiqué lu par le père de Nasser Zefzafi. Les militants du mouvement rifain se sont indignés aussi d'avoir subi des tortures pendant leurs interrogatoires, des faits mentionnées dans un rapport officiel "enterré" par les autorités, ont poursuivi les médias locaux. Les signataires du communiqué, Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik, Ouassim el Boustati, Samir Ighid, Mohamed el Haki et Zakaria Adechour se trouvent à la prison de Fès où ils ont été transférés après la confirmation de leurs lourdes peines en appel. Nasser Zefzafi a été condamné à 20 ans de prison ferme pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'Etat". En appel, comme en première instance, le leader du Hirak a boycotté avec ses co-accusés un "procès politique" et les avocats de la défense ont refusé de plaider, réclamant un procès "équitable". La demande des militants du Hirak du Rif d'être déchus de leur nationalité survient au moment où le comité de soutien au mouvement a affirmé que toutes les formes pacifiques de rassemblement et de manifestation sont toujours interdites dans la région. Selon le comité de soutien, de nouvelles procédures judiciaires ont été ouvertes contre des citoyens qui ont exercé librement leur droit constitutionnel à manifester pacifiquement. Le Hirak du Rif avait été déclenché par la mort, en octobre 2016, d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise par des agents marocains. Estimé à plusieurs centaines, le nombre exact de condamnations liées au mouvement n'est pas connu. Certains détenus ayant purgé leur peine, d'autres ayant bénéficié d'une grâce royale, il reste une soixantaine de militants en prison, dont 29 du groupe des meneurs condamnés à Casablanca, selon l'association des familles de détenus du mouvement.