Plus de la moitié (54%) des 6,35 millions de Sud-Soudanais font toujours face à une grave insécurité alimentaire, ont averti mercredi trois agences des Nations Unies dans un communiqué publié sur le site de l'ONU. Alors que la région du Haut-Nil supérieur continue d'être la plus touchée par l'insécurité alimentaire, les personnes en situation de catastrophe se trouvent à Yirol, à l'est de l'ancien Etat des Lacs, et auront besoin d'un soutien humanitaire urgent pour sauver leur vie, ont indiqué l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Fonds de l'ONU pour l'enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial (PAM) dans leur rapport sur la Classification par phase de la sécurité alimentaire intégrée (IPC). Bien que l'insécurité alimentaire soit grave, la légère et récente amélioration de la situation s'explique en partie par l'accord de paix revitalisé signé en septembre 2018. La diminution du conflit armé a encouragé le retour volontaire des agriculteurs, l'élargissement de l'accès aux moyens de subsistance et l'amélioration de la situation sur les marchés, ont noté les trois agences. "Les conclusions de l'IPC sont toujours alarmantes, mais elles montrent également que l'accord de paix revitalisé porte ses fruits et que sa mise en œuvre intégrale revêt une importance capitale pour le pays", a déclaré Meshack Malo, représentant de la FAO au Soudan du Sud. La situation en matière de sécurité alimentaire au Soudan du Sud devrait s'améliorer d'ici à la fin de l'année, à mesure que les récoltes saisonnières seront disponibles. Cependant, les agences de l'ONU estiment que 4,5 millions de personnes seront toujours confrontées à des niveaux d'insécurité alimentaire en raison des crises, des situations d'urgence ou des catastrophes et auront besoin d'assistance. En outre, les niveaux de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans ont considérablement augmenté au Soudan du Sud, passant de 13% en 2018 à 16% en 2019, ce qui est au-dessus du seuil d'urgence de 15%. On estime que 1,3 million d'enfants seront touchés par la malnutrition aiguë en 2020. "L'augmentation de la malnutrition aiguë chez les enfants du Soudan du Sud montre à quel point la malnutrition est complexe, mais aussi combien de temps cela prend pour reconstruire un pays, par rapport à sa destruction", a déclaré Mohamed Ag Ayoya, représentant de l'UNICEF dans le pays, ajoutant que "cette situation appelle à un changement de paradigme, en accordant la priorité à la prévention avant d'intensifier le traitement". "Le dernier rapport montre que si vous donnez une chance à la paix, vous pourrez faire de la sécurité alimentaire une réalité", a estimé de son côté Matthew Hollingworth, directeur du PAM au Soudan du Sud.