Le Président chilien, Sebastian Pinera, a qualifié les événements survenus en fin de semaine dans son pays d'une "véritable guerre contre un ennemi puissant qui n'a aucune limite" après des attaques contre la totalité des stations de métro en signe de protestation contre l'augmentation des tickets dans la pire crise sociale que le Chili a connu. "Nous sommes en guerre contre un ennemi puissant, implacable, qui ne respecte rien ni personne et qui est prêt à faire usage de la violence et de la délinquance sans aucune limite", déclare le chef de l'Etat à la presse. Avec des mots d'ordre tels que "Marre des abus" ou "Le Chili s'est réveillé", diffusés sur les réseaux sociaux, le pays fait face à une des pires crises sociales depuis des décennies. Celle-ci a été déclenchée par la simple annonce d'une hausse du prix des tickets de métro, de 800 à 830 pesos (environ 1,04 euro). Les revendications ont ensuite débordé sur d'autres sujets, comme un modèle économique où l'accès à la santé et à l'éducation ressortent presque uniquement du secteur privé. Selon les autorités, 1.462 personnes ont été arrêtées, dont 644 dans la capitale et 848 dans le reste du pays. Au moins 16 autobus ont été incendiés, vendredi, et une dizaine de stations de métro totalement détruites, selon les autorités. "L'ensemble du réseau est fermé en raison des émeutes et des destructions", a annoncé le gestionnaire du métro, après des attaques contre presque l'intégralité des 164 stations. Devant la gravité de la crise qui s'est déclenché inopinément, le général de l'armée en charge de la sécurité de Santiago a décrété samedi un couvre-feu total dans la capitale chilienne à partir de dimanche 01H00 GMT, au moment ou le président de la République a fait des concessions quant aux motif déclencheur des événement en question en annonçant samedi la suspension de la hausse des prix des tickets de métro à Santiago. Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont à nouveau éclaté samedi dans l'agglomération de Santiago, au lendemain de la déclaration par le gouvernement de l'état d'urgence" dans la capitale chilienne. Un concert de casseroles déclenché par des milliers de personnes a rapidement dégénéré en affrontements entre des personnes masquées et les forces spéciales de la police et de l'armée. Des manifestations ont aussi eu lieu dans des grandes villes au bord du Pacifique comme Valparaiso. Des militaires patrouillaient ainsi samedi dans Santiago, pour la première fois depuis le retour à la démocratie en 1990. Des manifestations ont aussi eu lieu dans des grandes villes au bord du Pacifique comme Valparaiso. Dans ce port, à 120 km a l'ouest de Santiago, des dizaines de manifestants ont incendié dans la soirée le siège d'El Mercurio, le plus vieux quotidien du pays, selon des images de télévision, ainsi qu'un supermarché et une concession automobile, dont le bâtiment s'est effondré. Des vols annulés à l'aéroport de Santiago Des milliers de passagers ont été bloqués dimanche, avec des vols annulés ou retardés à l'aéroport de Santiago en raison du couvre-feu décrété par le gouvernement chilien face aux émeutes qui frappent le pays. Les couloirs du principal terminal ont été convertis en dortoirs où les passagers dormaient sur le sol, pendant que d'autres attendaient en longues files aux comptoirs des compagnies aériennes dans l'attente d'informations sur leur vol. Des centaines de départs ont été annulés ou reprogrammés après l'explosion de colère sociale à Santiago depuis vendredi. Dans la capitale chilienne, qui compte sept millions d'habitants et est soumise à l'état d'urgence et un couvre feu entre 19H00 et 06H00 locales (22H00-09H00 GMT), les transports publics sont quasiment paralysés avec l'arrêt total du métro et partiel des bus. Les émeutes et les pillages ont fait sept morts depuis vendredi dans la pire explosion sociale qu'ait connue le Chili depuis des décennies. Sans rien à manger ni à boire, sans possibilité de sortir de l'aéroport en raison du couvre-feu et de l'absence de transports, les passagers attendent patiemment. "En raison de la situation actuelle à Santiago et dans d'autres villes du Chili, le groupe LATAM Airlines a dû annuler tous ses vols depuis l'aéroport de Santiago entre 19H00 aujourd'hui et 10H00 demain" lundi, a annoncé la principale compagnie latino-américaine qui a toutefois maintenu deux vols sur Lima et un vers Madrid. La compagnie aérienne chilienne à bas coûts JetSmart a également annoncé l'annulation de 11 vols intérieurs ainsi que d'un vol vers Lima avec la reprogrammation d'une vingtaine d'autres. Sky Airline a annulé 20 vols. Plusieurs compagnies internationales ont annoncé des retards sur leurs liaisons.