L'Organisation des Nations-Unies (ONU) a exhorté mardi, les dirigeants politiques en Bolivie et leurs partisans à réduire les tensions, exprimant sa "préoccupation" suite aux violents incidents qui ont éclaté la veille dans diverses régions du pays après la publication des résultats de l'élection présidentielle contestés par l'opposition. Selon le porte-parole du Secrétaire général de l'ONU, cité par des médias, au cours de cette phase du processus électoral, l'ONU "appelle aussi tous les dirigeants politiques et leurs partisans à réduire les tensions, à s'abstenir de tout acte de violence et à suivre les moyens légaux pour le règlement des litiges électoraux". L'ONU appelle tous les Boliviens "à faire preuve de retenue et à maintenir l'esprit civique louable manifesté par leur participation à ces élections", a ajouté le porte-parole lors de son point de presse quotidien à New York. Le principal adversaire du président sortant, Carlos Mesa, a dénoncé une "fraude" et annoncé qu'il ne reconnaissait pas les derniers résultats provisoires des élections en Bolivie qui donnent le chef de l'Etat, Evo Morales, vainqueur dès le premier tour. "Nous n'allons pas reconnaître ces résultats qui font partie d'une fraude réalisée de manière honteuse et qui est en train de placer la société bolivienne dans une situation de tension inutile", a déclaré M. Mesa. De son côté, le ministre bolivien du Gouvernement (ministère de l'intérieur), Carlos Romero, a déclaré après les émeutes qu'il "y aura une responsabilité politique" pour ceux qui "veulent mener le pays dans un état de confrontation". Evo Morales, est arrivé dimanche en tête de l'élection présidentielle, suivi de près par son principal adversaire, le centriste Carlos Mesa, le contraignant à un second tour inédit dans ce pays, selon des résultats partiels. Lundi, les observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA), présents en Bolivie pour l'élection présidentielle, ont fait part de leur "inquiétude" et de leur "surprise" face au revirement inexpliqué du résultat qui donne Morales quasiment vainqueur dès le premier tour. Au total, 7,3 millions d'électeurs boliviens étaient appelés à voter dimanche pour choisir leur prochain président et vice-président, outre leurs 130 députés et 36 sénateurs.