Le président bolivien Evo Morales a exclu samedi "toute négociation politique" avec l'opposition et a écarté toute éventualité d'un second tour, en dépit des tensions dans le pays. "Je veux vous dire qu'ici, il n'y a pas de négociation politique, ici on respecte la Constitution et on respecte le parti qui a gagné les dernières élections", a déclaré Evo Morales, 60 ans, au pouvoir depuis 2006, lors d'un discours à Cochabamba, dans le centre du pays. Carlos Mesa, son rival, avait déclaré un peu plus tôt, "rejeter" le dépouillement final, "ses conséquences politiques et juridiques" qui débouchent selon lui sur "une fraude électorale et bafouent la volonté du peuple". Le centriste continue de réclamer un second tour, une demande soutenue par l'Union européenne, les Etats-Unis, l'Organisation des Etats américains (OEA), la Colombie et l'Argentine. Le Tribunal suprême électoral (TSE), l'organisme chargé d'organiser l'élection présidentielle, a officiellement proclamé M. Morales vainqueur vendredi avec 47,08% des voix contre 36,51%, soit un écart supérieur aux dix points de pourcentage nécessaires pour s'imposer au premier tour.