Le gouvernement chilien se trouvait vendredi plus que jamais sous pression avec plus de 820.000 manifestants qui ont envahi le centre de Santiago pour protester contre les inégalités sociales, une semaine après le déclenchement d'une vague de contestation sans précédent depuis des décennies. Des centaines de milliers de manifestants, brandissant des drapeaux chiliens et entonnant des chants popularisés pendant la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), convergeaient vers la Plaza Italia, devenue l'épicentre de cette fronde sociale inédite. "A cette heure (18:08) la police indique que plus de 820.000 personnes sont rassemblées" sur la plaza Italia, a indiqué la mairie de Santiago dans un tweet. D'autres manifestations réunissant plusieurs milliers de personnes se déroulaient au même moment dans plusieurs autres grandes villes. "Ce sera probablement le plus grand rassemblement de tous les temps", s'enthousiasmait Francisco Anguitar, 38 ans, un agent de développement en intelligence artificielle, dans le cortège de Santiago. "Nous demandons justice, honnêteté, éthique au gouvernement. Nous ne voulons pas le socialisme, le communisme, nous voulons moins d'entreprises privées, plus d'Etat", a-t-il ajouté. Alors qu'une grande partie du pays et la capitale restaient sous état d'urgence, avec 20.000 policiers et militaires déployés, la manifestation dans la capitale se déroulait dans le calme. Plus déterminés que jamais, les protestataires ne relâchaient pas la pression sur le pouvoir chilien. Dans la matinée, des centaines d'automobilistes et de chauffeurs routiers avaient participé à des opérations escargot sur les autoroutes qui relient Santiago au reste du pays pour protester contre les prix des péages, provoquant d'importants embouteillages. "Nous, les petits transporteurs, nous sommes accablés par les prix des autoroutes (...) nous rejoignons la mobilisation", a déclaré Marcelo Aguirre, un chauffeur de 49 ans.