Le Conseil de sécurité se réunit mercredi sur le Sahara Occidental pour proroger le mandat de la MINURSO d'une année, un vote qui pourrait enregistrer une ou plusieurs abstentions, selon des sources proches du Conseil de sécurité. La délégation américaine à l'ONU, porte-plume des résolutions sur le Sahara Occidental, a presque maintenu inchangée la résolution d'avril dernier à l'exception d'un retour à un mandat de 12 mois au lieu de six mois, initié depuis 2018 par Washington pour faire pression sur les partis au conflit afin de reprendre les négociations. L'administration américaine semble accorder le temps qu'il faut au prochain envoyé personnel du SG de l'ONU pour remettre le processus de paix sur les rails. Depuis l'échec des négociations de Manhasset (Etats-Unis) en 2012, les deux partis au conflit n'ont repris les discussions directes qu'en décembre 2018, lors d'une première table ronde, tenue à Genève et qui a été suivie d'une seconde en mars 2019 dans la même ville suisse. Le texte de la résolution réaffirme l'engagement de l'instance suprême de l'ONU à assister les partis au Conflit pour parvenir à une solution mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental et relève que le règlement de ce différend de longue date contribuerait à la stabilité de la région. Soulignant que le statut quo au Sahara Occidental est "inacceptable", le projet américain précise que des progrès dans les négociations sont nécessaires pour améliorer la qualité de vie des Sahraouis sous tous ses aspects. Le texte appelle également les partis au conflit à reprendre les négociations sous les auspices de l'ONU de bonne foi et sans préconditions, en vue de parvenir à une solution garantissant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le projet de résolution a été distribué pour la première fois le 23 octobre au groupe des amis du Sahara Occidental qui comprend la Russie, l'Espagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France. Il a été ensuite transmis à l'ensemble des membres du Conseil de sécurité le 24 octobre. Lors des tractations, des membres du Conseil de sécurité, ont insisté sur la nécessité d'inclure dans la résolution un appel puissant au secrétaire général pour hâter la nomination d'un nouvel émissaire pour le Sahara Occidental. Plusieurs membres demeurent préoccupés par les restrictions aux droits des sahraouis dans les territoires occupés. Selon les mêmes sources, l'élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l'homme a été plusieurs fois évoqué au cours de ces discussions. En parallèle, l'adoption de ce projet pourrait être marquée par une ou plusieurs abstentions. Il faut relever que les négociations sur la MINURSO ont été difficiles ces dernières années. Le dernier vote à l'unanimité remonte à avril 2017. Depuis plusieurs membres dont la Bolivie, l'Ethiopie, la Chine et l'Afrique du Sud se sont abstenus de voter les projets de résolutions sur la mission onusienne. Le vote d'avril dernier a enregistré deux abstentions, celles de la Russie et de l'Afrique du Sud, qui ont considéré le texte américain déséquilibré. Les deux pays avaient, alors, jugé "inacceptable" la dilution des paramètres déjà convenus pour le règlement du conflit qui consistent à parvenir à une solution mutuellement acceptable qui pourvoit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Et ont refusé le remplacement de principes de base relatif à ce processus par des généralités sur la nécessité de trouver des "solutions réalistes ou des compromis", qui selon les deux pays, sapent la confiance vis-à-vis du Conseil de sécurité et assombrissent les perspectives du processus politique.