BIR LEHLOU (Territoires libérés du Sahara Occidental)- Le ministre des affaires étrangère de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré que la mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (MINURSO) "doit jouir de toutes ses prérogatives et échapper totalement de l'emprise et au contrôle de l'administration coloniale", affirmant que "pour le Front Polisario, il n'y aura aucune tolérance à l'égard de toute tentative de changer sa mission, qui consiste à organiser un référendum d'autodétermination". Dans une déclaration à l'Agence de presse sahraouie (SPS) sur la position de la RASD suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de sa résolution 2494, le chef de la diplomatie sahraouie a réitéré que "l'engagement de respecter le cessez-le-feu est lié et assujetti à l'engagement de tenir une référendum d'autodétermination, en ce sens qu'ils constituent ensemble l'accord qui a mené à la mise en place de la MINURSO, en tant que mécanisme de mise en œuvre", a-t-il rappelé. "Il y a des lignes rouges tracés du sang des martyrs et ils sont nfranchissables, et celui qui osera devra faire face au peuple sahraoui", a-t-il averti, soulignant que la tentative d'utiliser l'autorité du Conseil de sécurité pour outrepasser les décisions de la légalité internationale afférentes à la question du Sahara Occidental "est une tentative désespérée et délibérée visant à embraser la région pour imposer des intérêts égoïstes et coloniaux par l'occupation illégale et le fait accompli par la force des armes ». Pour le ministre sahraoui des affaires étrangère "la complicité flagrante avec l'occupation marocaine illégale à l'intérieur même du Conseil de sécurité, notamment de la France, qui ne cesse depuis trois décennies d'entraver les efforts onusiens, a atteint son paroxysme avec les récentes tentatives de changer la mission de la MINURSO à travers l'introduction de nouvelles formulations et de terminologies totalement contraires à la lettre et à l'esprit de l'accord des deux parties, aux résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité, et aux décisions et dispositions de l'Union africaine et de la Cour internationale de justice". "Nous affirmons clairement et de manière responsable que ni la France, ni le Maroc, ni aucune autre partie ne peuvent confisquer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance", a-t-il soutenu d'autant plus, a-t-il ajouté, que "trois décennies de tergiversations et de manœuvres d'achat des consciences n'ont servi à rien, si ce n'est aggraver, au Maroc, la pauvreté et la privation et retarder l'instauration de la démocratie, et entraver l'intégration maghrébine". Rappelant que l'adhésion de la communauté internationale au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance ainsi que son rejet de toute souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental sont une preuve supplémentaire que "l'ère du colonialisme, des chimères expansionnistes et de la mainmise par la force sur les territoires voisins, était révolu", le chef de la diplomatie sahraouie a estimé que ceci confirme également que le Maroc "nage à contre-courant" de la tendance mondiale. En conclusion, M. Ould Salek a réitéré que l'exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance «est une solution de compromis réaliste et consensuelle, adoptée par les deux parties et unanimement appuyée au niveau de l'ONU et de l'Union africaine (UA)". Le Conseil de sécurité avait prorogé mercredi le mandat de MINURSO d'une année lors d'un vote qui a enregistré 13 voix pour et deux abstentions (la Russie et l'Afrique du Sud).