Le rejet de toute ingérence dans les affaires intérieures de l'Algérie, la politique étrangère de l'Algérie et l'amendement de la Constitution, ont constitué dimanche, huitième jour de campagne électorale, les principaux points abordés par les candidats à l'élection présidentielle du 12 décembre prochain. Développant le volet relatif à la politique étrangère dans son programme électoral, le candidat Ali Benflis a promis depuis M'sila de relancer le projet de l'Union de Maghreb arabe (UMA), de revoir la relation avec l'Union européenne (UE) et de créer un Conseil national de sécurité. Au cours d'un meeting, M. Benflis a mis en exergue le "programme diplomatique d'urgence" qu'il propose pour relancer l'UMA et engager un dialogue direct qui permet de traiter les foyers de tension dans la région. Le candidat a également proposé de "revoir l'Accord d'association avec l'Union européenne avec la sérénité requise", insistant sur la "nécessaire défense des intérêts de l'Algérie". Le président du parti Talaie El Hourriyet s'est engagé à réactiver les auditions parlementaires du ministre des Affaires étrangères pour être au fait de la politique étrangère. Il a proposé "l'institution d'un Conseil national de sécurité qui débattra des grands dossiers sécuritaires nationaux et internationaux et examinera les différents changements et alliances à l'international, avec débat sur la situation difficile des pays limitrophes", relevant la situation en Libye "dont l'accompagnement par le dialogue s'avère indispensable, tout en raffermissant les relations avec la Tunisie, le Maroc et le Sahara occidental. Lors d'un second meeting à Bordj Bou Arreridj, M. Benflis a appelé à s'opposer aux tentatives des "résidus de la bande, encore actifs, de perturber l'élection présidentielle", saluant le rôle de l'Armée nationale populaire qui "accompagne le peuple dans sa révolution". Il s'est engagé, à cet égard, à satisfaire les revendications exprimés par les Algériens lors du "Hirak", affirmant que, pour ce faire, l'élection présidentielle constitue le "premier pas". Il a affirmé, d'autre part, qu'il accordera à l'agriculture le soutien qui convient car, a-t-il dit, "la sécurité alimentaire est partie intégrante de la souveraineté nationale". Le candidat indépendant Abdelmadjid Tebboun s'est engagé, pour sa part, à ouvrir un "large débat national" sur l'amendement de la Constitution s'il était élu président de la République. Invité du forum du quotidien El Hiwar, M. Tebboune a précisé que le projet qui sera soumis (à référendum) préservera "les constantes et les éléments constitutifs de l'identité nationale, dont l'amazighité, sur laquelle l'actuel Loi fondamentale du pays a tranché". Saluant le rôle de l'Armée nationale populaire dans la sauvegarde de la stabilité et la défense du peuple, M. Tebboune a affirmé que le pouvoir "n'a pas de candidat à l'élection présidentielle", les cinq prétendants à la magistrature suprême ayant "les mêmes chances" d'accéder à cette fonction supérieure. Il a affirmé, en outre, que "la guerre contre la corruption sera poursuivie" et que les fonds transférés illégalement seront "récupérés", précisant qu'il existe des mécanismes pour cela et qui seront dévoilés en "temps opportun". Evoquant les relations entre l'Algérie et le Maroc, il a indiqué qu'elles seront revues dans le cas où le Royaume du Maroc présente des "excuses" au peuple algérien. Rabat avait injustement accusé l'Algérie à propos de l'attentat terroriste qui avait ciblé en 1994 un hôtel à Marrakech et avait procédé à la fermeture des frontières entre les deux pays.