Les cinq candidats à la présidentielle du 12 décembre promettent, à travers leurs programmes électoraux, de nouvelles mesures qui visent la réduction de la pression fiscale au profit des petites entreprises et du simple citoyen, tout en améliorant le recouvrement fiscal et en rationalisant les subventions. Dans ce cadre, le candidat Azzeddine Mihoubi propose une "réforme fiscale profonde", qui exonère d'impôts tous les salaires et les pensions de retraites inférieurs à un niveau bien défini, en plus du réaménagement d'autres impôts. La réforme promise inclut la création de nouveaux barèmes de calcul de l'Impôt sur le revenu global (IRG), en vue de l'adapter aux salaires des secteurs public et privé. Le secrétaire général par intérim du RND propose notamment l'exonération de l'IRG des revenus inférieurs à 30.000 DA/mois et la suppression de la Taxe sur l'activité professionnelle (TAP) qui porte préjudice, estime-t-il, aux opérateurs économiques et les pousse à faire de fausses déclarations. Il propose également la révision des modes de recouvrement de la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée) pour soulager les consommateurs et la généralisation de l'IFU (Impôt forfaitaire unique) à toutes les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 50 millions de DA. S'agissant du soutien de l'Etat, le candidat promet d'aller vers des subventions ciblées au lieu du système actuel des subventions généralisées, en dotant les familles défavorisées d'une compensation pécuniaire régulière. Le programme de Mihoubi propose aussi une redistribution du produit des impôts sur les activités économiques et immobilières pour en faire profiter essentiellement les communes. Il promet, en outre, de combattre la spéculation sur les produits alimentaires et l'accélération de la numérisation de l'administration fiscale. A ce titre, Bengrina propose, lui aussi, de remplacer le soutien étatique direct par une dotation pécuniaire au profit des démunis, laquelle sera introduite dans leurs salaires. Le président du Front Al Moustakbal, Abdelaziz Belaid, promet, de son côté, une révision des salaires en fonction du pouvoir d'achat, avec la suppression de l'IRG pour tous les revenus équivalant au SNMG. Il promet aussi de réformer la fiscalité locale dans le sens d'un renforcement des ressources financières des communes, de l'activation du principe de solidarité intercommunale ainsi que la numérisation et de la modernisation de l'administration fiscale. A son tour, Belaid s'engage à rationaliser les transferts sociaux en instaurant un soutien direct au profit des nécessiteux, en vue d'une libération progressive du marché. Le candidat libre Abdelmadjid Tebboune propose, lui, une révision du SNMG pour arriver à des "salaires qui arrangent les citoyens" et promet notamment une "exonération fiscale totale" au profit des petits revenus. En matière de subventions, il compte, à l'instar des autres candidats, cibler exclusivement les couches défavorisées.